Est-ce le commencement de la fin pour Silvio Berlusconi ? Le cavaliere
vient d'être éjecté du parlement italien par des pairs abusés à la suite d'une
condamnation définitive dans une des multiples affaires qui oppose l'ancien
président du conseil à la justice italienne. Il pourra se consoler dans les
bras de sa jeune épouse de 28 ans (lui a 77 ans) et en câlinant son caniche
adoré.
L'homme ne s'avoue pas définitivement bouté hors du jeu politique puisqu'il
vient de ressusciter Forza Italia, ce mouvement qui lui avait si bien réussi.
Mais c'était avant-hier. François Loncle, membre de la commission des affaires
étrangères de l'Assemblée nationale française, salue le départ forcé de Silvio
Berlusconi, dont l'humiliation déplaisante que lui infligèrent Nicolas Sarkozy
et Angela Merkel, avait déjà signifié le peu d'estime à son égard de la part
des principaux partenaires européens. Il restait donc aux parlementaires
italiens à en faire autant mais avec un peu plus de tact.
« En votant la destitution de Silvio Berlusconi, écrit François Loncle, le Sénat italien a fait
preuve de courage politique et a clairement démontré sa volonté de moraliser la
vie publique. Cette décision témoigne du renouveau de la démocratie italienne,
sous la conduite du Président de la République Giorgio Napolitano et du
Président du Conseil Enrico Letta. L’Italie tourne ainsi une triste page de son
histoire récente, en mettant au rebut un homme corrompu et corrupteur qui n’a
cessé de confondre affaires privées et affaires publiques. Plus qu’une
destitution, c’est une déchéance pour un individu qui n’a reculé devant aucune
manœuvre pour tenter de sauver sa peau, quitte à faire replonger l’Italie dans
une crise grave.
Il faut espérer que les Italiens soient enfin débarrassés de Silvio
Berlusconi qui, depuis vingt ans, a abîmé l’image de leur pays, exacerbé les
divisions internes, affaibli les institutions, accentué les impasses
économiques.
Néanmoins, il faut continuer de se méfier d’un personnage pugnace et
vindicatif qui, même s’il perd son immunité parlementaire, n’est pas pour
autant exclu définitivement de la vie politique. »