Nous voici à Séville depuis samedi 26 Avril dans le cadre d’un échange d’appartement. Nous sommes chez Rafael et Gracia que nous avions reçu à Paris il y a prés d’un an. L’appartement est situé au dixième étage d’un immeuble à une demi heure de marche du centre ville dans un quartier agréable. Le salon comporte une grande baie vitrée d’où la vue s’étend sur les toits du quartier et sur une cour d’école. Nous commençons à prendre nos marques et comme cela nous était arrivé à Venise dans la Giudecca, nous commençons à nous prendre pour des Sévillans et c’est tout le charme de ce mécanisme d’échange. Nous avons eu la joie de retrouver des amis de Pau avec qui nous avons dîné deux soirs de suite à des terrasses ou dans des patios qui sont le charme de cette ville.
Que dire de Séville qui n’ait déjà été dit ? En dehors de ses monuments fameux, la Giralda, la Cathédrale, l’Alcazar et la Casa Pilatos, ce que je retiens surtout ce sont les jardins dont nous avons beaucoup profité et qui sont absolument délicieux à cette période de l’année. C’est ainsi que nous avons déambulé des heures dans les Jardins Murillo, dans ceux de la Bouhaira et bien sûr dans l’immense Parc Maria Luisa. Il y a dans les jardins Murillo des arbres dont je n’ai pas connaissance du nom et qui doivent avoir plusieurs siècles à voir la dimension de leurs racines et la largeur et la hauteur de leurs troncs.
Lire son journal, installé sur un banc, sous ces ombrages est un grand plaisir.
Le Parc de la Bouhaira est plus modeste. Dans une de ces parties séparées par une route se trouve un ancien Palais arabe de petite dimension et qui sert de centre d’exposition. Le Parc Maria Luisa, donation de la duchesse de Montpensier, demande une visite de longue durée et nous avons pris plaisir à y retourner plusieurs fois. Il contient un certain nombre de Palais construits pour l’exposition de 1939, mais ce qui en fait le véritable charme c’est sa végétation abondante en partie tropicale et ses bassins et fontaines. De quoi oublier une heure ou deux l’agitation de la Ville. Nous y avons passé quelques heures à deux reprises.
La visite de L’Alcazar real se poursuit par la visite des jardins et s’ils ne sont pas aussi beaux que ceux du Generalife à Grenade, ils sont cependant très variés et la végétation tropicale y est belle. De cet Alcazar, je ne retiendrai, pour ma part que le Palais mudéjar de Pierre le cruel, bâti après le départ des arabes mais selon les techniques et l’esthétique arabe, et les jardins, évocation du Paradis pour les arabes et on les comprend ! La partie Palais Gothique me plaît moins. La Casa Pilatos ou Maison de Pilate, son propriétaire l’ayant fait construire, après un voyage à Jérusalem sur les plans de la maison de Ponce Pilate est un édifice en partie mudéjar avec, ici encore de beaux jardins.
Je connaissais déjà Séville mais j’ y étais resté moins longtemps et c’est une de ces villes que j’aimerai revoir souvent. Notre temps est organisé de façon à ménager la mécanique : nous faisons des kilomètres le matin car c’est la seule manière d’apprendre à connaître une ville. Nous rentrons en début d’après-midi pour faire une bonne sieste réparatrice, indispensable en raison de la chaleur.
Nous repartons en fin d’après-midi pour une nouvelle déambulation, moins longue et consacrée, presque toujours à l’agréable quartier de Santa Cruz, ses ruelles étroites, ses maisons blanches, ses patios fleuris et ses multiples bars et restaurant sur les petites places, au coin des rues. La recherche d’un des ces endroits agréables pour y prendre un verre ou y dîner nous occupe ainsi un moment. Nous avons ainsi découvert une petite place, pleine de charme et nous y avons dîné quatre soirs dans les deux restaurants dont les tables se partagent la place, dont le Cueva très agréable. Rencontré, au détour d’une rue Serge Moatti que Rachid aborde et avec qui il converse cinq minutes entre vieux tunisiens. Il ne l’aurait sans doute pas fait à Paris mais là, sous le ciel sévillan ...Je vais essayer de mettre une ou deux photos sur une prochaine entrée.