On sait. On va encore nous dire que c’est « du deuxième degré », du « décalé », du « ludique », qu’il ne faut pas « se prendre la tête », ces formules toutes faites qui ne servent qu’à enrober une bêtise aussi écoeurante qu’un gâteau trop sucré.
On se perd en conjectures sur les raisons qui poussent trois personnes (l’auteur, la dessinatrice et le photographe) à se lancer dans une telle aventure sans fondement et surtout sans aucun intérêt, comme ce qui a pu motiver un éditeur à publier ces niaiseries.
Car niaiseries il y a, et un festival ! Partant du principe éculé qu’un gâteau pourrait déterminer un profil psychologique, l’auteur se roule dans la farine du n’importe quoi avec une jouissance délictueuse sinon délicieuse. Elle sera la seule.
Comme il fallait s’y attendre, le livre est destiné aux femmes, au vu des dessins, du tutoiement utilisé envers la lectrice éventuelle, et du psycho de magazine féminin bas de gamme. Pauvres femmes qui ont déjà subi les sexologues dans les années 80, les psychanalystes la décennie suivante, les Omega 3 récemment (tiens, on en parle moins !), le « it » bag dans la « it » place aujourd’hui, les horoscopes depuis toujours, les voilà paniquées à l’idée de manger un gâteau qui pourraient les mettre à nu.
D’une vacuité presque fascinante, ce livre touche à l’inutile parfait. Un livre plus gâteux que gâteaux.
Par Alice Mitterrand
Editions du Chêne
Illustrations : Carlotta
Recettes des pâtisseries en fin d’ouvrage
160 pages
Prix : 19,90 €