La foule // © // Marie-Christine Krauze //
Argile
palpée du pouce
un dur monde creuse tes omoplates et
cet opéra d'un cœur boite J'entends :
Vienne un temps léché de ciel
où d'un long balancé nos multitudes... J'entends
Entre ces lèvres mains jointes et souffles tranchés
le mélodieux tremblé d'un rêve gronde
Azur brun Terre intouchée Pulpe de pied
Aussi j'entends
Un pas s'arrache
Edith Masson
pas facile certains jours non
le réseau de nos fibres
à bout porté à bout
de bras porté à bout
déporté des bords de nos doigts
des bords l’ossature de nos mains
pas facile non se connecter quand
le réseau de nos fibres sature
non pas facile
non
*
hors soi guetter des îlots
-frôler des aubépines-
semblants de vies des contours
aux effluves mouvantes
(on croirait des semblables)
afin de
mais sans le dire
à quoi bon
l’air d’y toucher
Rodrigue Lavallé
Unies et seules
Sans joie et nues
Là!
La foule me voit
En posture économe.
Semblables et multiples
Sans voix, posées,
Là!
Présentes à moi,
Résignées de l'ombre.
Assemblée poignante,
Là!
C'est déjà ça.
Ariel Avril