James Bond n’a qu’à bien se tenir. Si les aventures de l’espion « le plus connu de la terre » relèvent d’une fiction assumée, d’illustres anciens du renseignement sortent eux aussi de l’anonymat, reconvertis en romanciers. Sans rien divulguer ni briser le secret défense, ils cultivent un univers trouble où les personnages pensent et agissent comme d’authentiques figures d’espionnage.
La transparence, une hydre à deux têtes ?
Entre l’exploitation de méta-données, le profilage ou encore le stockage massif d’informations, la notion même de « secret » s’étiole désormais de plus en plus. Crevant l’abcès d’une vérité connue depuis près de 50 ans, le dernier scandale de la NSA crée aussi l’occasion de rétablir la confidentialité, nécessaire voire indispensable à tout État de droit. Si « la qualité d’une information dépend toujours du degré d’ignorance en amont » selon Bernard Besson, un déballage irresponsable peut s’avérer quant à lui meurtrier. Paul Fauray, officier et haut fonctionnaire, ancien du commandement des opérations spéciales et auteur de La bombe des mollahs le rappelle : « sous couvert de la transparence, ce sont des hommes et des femmes qui se font abattre ». Des anonymes de l’ombre dont l’humanité reste souvent la grande oubliée derrière l’ampleur des révélations.
Je tiens à remercier l’ANAJ-IHEDN (Association nationale des auditeurs jeunes de l’Institut des hautes études de défense nationale) pour la qualité et la pertinence de leurs conférences.