Ressuscité par le Saint-Petersbourg Ballet Theatre, le cygne blanc triomphe de nouveau à l’Olympia de Paris. À l’heure où les opportunités d’admirer de vrais ballets classiques se font rares, difficile de résister à la contemplation du joyau essentiel du répertoire de Tchaïkovski. Un retour flamboyant après le succès rencontré en 2011.
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L’ivresse de la grandeur. Porté par l’une des meilleures troupes de Russie et l’entrain d’un orchestre live de 40 musiciens, aucun doute que Le lac des cygnes convaincrait même les plus réticents à enfiler une paire de collants. Le sens du burlesque et les décors somptueux en moins. Pendant deux heures et demie où magie et puissance montent crescendo, la légende se voit sublimée par la performance d’Irina Kolesnikova, dont la prouesse technique n’a d’égal que la virtuosité. Avec élégance et style, l’étoile rayonne sur les 60 danseurs de la formation sans jamais les effacer, tant l’harmonie d’ensemble s’impose comme une évidence. Aussi convaincante en cygne blanc que dans sa version maléfique, la célèbre ballerine ne laisse au spectateur guère le choix que de se laisser séduire. Qu’importe la raison, tel le prince Siegfried, il succombe volontiers à l’illusion de la "femme intouchable" en s’extasiant devant la danse endiablée et les manipulations de son miroir inversé. Une confusion magnétique.
Aérienne et énergique, Kolesnikova tient la salle en haleine constante, suspendue jusqu’aux dernières secondes au rythme de sa chorégraphie. Le rideau tombe sans sonner la fin de l’enchantement. À son tour, le spectateur quitte l’Olympia d’un pas divinement léger, porté par la mélodie de Tchaïkovski et s’imaginant laisser quelques plumes derrière lui, délicates traces de son passage. Avec le coeur rempli d’une majestueuse allégresse.