Après Les amis du placard, Gabor Rassov revisite à la Pépinière Théâtre, un certain genre de théâtre, le mélodrame.
A l’origine drame soutenu par la musique, le mélo est devenu au XIXe siècle la « tragédie du pauvre », style où l’accumulation des situations pathétiques et d’improbables péripéties finissent par susciter le rire.
Adaptée de façon contemporaine, cet excès de drame prend la forme de Mélodrame(s), une succession de trois courtes pièces dans le cadre fictif d’un grand festival international du mélodrame mise en scène par Pierre Pradinas.
Trois versions déclinées autour d’un thème universel d’un amour contrarié, ou impossible, prennent place à Acapulco autour du Grand Prix de Formule 1, sponsorisé par Maltoro et Cona- Cona puis à Shangaï au beau milieu d’un temple bouddhiste pour Jusqu’à la mort, et enfin à Los Angeles dans La rédemption de l’oncle Bill.
Trois mélos pour le prix d’un où Romane Bohringer, Thierry Gimenez, Matthieu Rozé, Bruno Salomone et Warren Zavatta excellent dans ce jeu caricatural.
Pari réussi, ces situations dramatiques poussées à l’extrême, stéréotypées en deviennent comiques. Le ton est au second degré, totalement décalé tout au long de ce voyage contemporain du mélo où chacun des comédiens s’en donnent à cœur joie dans leur interprétation.
Jalousies, crimes passionnels sur fond de coupures promotionnelles, drame shakespearien made in China, dérives d’une société américaine encensée à coup de rires enregistrés façon sitcom, ce « Melodrame(s) » est jubilatoire et délirant à souhait.
Mélodrame(s-) !, La Pépinière Théâtre, du mardi au vendredi à 21h, le samedi à 16h et 21h, relâche exceptionnelle le samedi 07 décembre.