San Antonio doit retrouver le président de la république qui a été kidnappé...
La critique queutarde de Borat
La TNT réserve un bon lot de casseroles que l'on aurait préféré ne pas voir. J'ai déjà longuement zigouillé certains films diffusés sur NRJ12, mais ce que j'ai vu mardi sur D8 relève de l'euphémisme. Vous pensiez les Philippe Clair et Max Pécas morts et enterrés? C'est pourtant à eux que l'on pense devant San Antonio, adaptation de la série de romans à succès. Longtemps en development hell, l'adaptation reprend son plein avec Frédéric Auburtin aux commandes. Sorti en bouche-trou à l'été 2004, le film est un four (moins de 300 000 entrées) dézingué par la critique et les hommes de bon goût (même sur Allociné, il se retrouve avec une des pires moyennes spectateurs). Néanmoins, le film semble avoir des adeptes puisque les chaînes de la TNT se font une joie de le diffuser. J'ai cité D8 mais il a tourné sur d'autres chaînes. Reste que San Antonio est l'archétype de la grosse bouse franchouillarde et populaire. Le genre que vous ne citerez jamais pour en parler en bien et encore moins pour passer une bonne soirée, mais qui sera diffusé pendant encore très longtemps.
"Et dans ton caleçon il y a un gros néléphant? -Je ne sais pas je n'ai jamais regardé..." Ou comment une réplique d'Ace Ventura prend une tendance graveleuse dans un autre film...
Dès les premières minutes, on est fixé: les hommes sont tous des queutards sur pattes ayant pour cerveau l'entrejambe et les femmes des poules qui ne servent qu'à passer à la casserole. Le plus sinistre dans cette caricature c'est que tout cela est véhiculé dans le film avec une vulgarité folle. Certains critiquent l'humour gras des amerloques, mais là on bat des records dans le mauvais goût. San Antonio (Gérard Lanvin qui incarne une nouvelle fois un gros dur, ça le changera) voit la femme de celui qu'il recherche, elle lui fait une turlute et paf devinez qui débarque? Le mari bien sûr, mais évidemment San Antonio n'est pas soupçonné puisqu'il est caché par le bar. Voilà le genre de gags particulièrement grossiers qui pullulent dans ce gros navet des familles. A noter que l'ami Gégé se préparait visiblement pour le biopic non-officiel de DSK en jouant l'excité de la gachette et tire sur toutes les poules qu'il peut trouver. A un moment, il le fait même dans la cuisine d'un hôtel! En même temps, le pauvre se sent faible aux côtés de sa femme incarnée par Michelle Bernier (cherchez la filiation entre les jeunettes qu'il se tape et sa femme)...Mais le pire affront est peut être fait à Michel Galabru. On connaît l'acteur pour avoir cachetonner dans plus d'un gros nanar (on pense à plusieurs films produits dans les années 80 et notamment certains avec Aldo la Classe), mais son rôle dans ce film est vraiment honteux.
Il incarne le chef de Lanvin et Depardieu et semble cruellement impuissant. En clair, il ne demande que ça. Pas de problème, San Antonio lui envoie celle qui lui a fait une gaterie sous le bar pour qu'il lui fasse un cunnulingus. Et quand Depardieu débarque, c'est parti pour un plan à trois. Le pire c'est que vous pouriez croire que je blague, mais c'est exactement ce qui se passe à l'écran, surtout que l'on voit la femme jusqu'au bureau et on entend les deux vicelards en train de grogner comme des bêtes. Je vous laisse imaginer le gros délire érotico-débilo-dégueulasse de la scène. Michel franchement, t'as vraiment plus l'âge pour être aussi ridicule. Quant au scénario, il avance dans la semoule sans jamais trouver une logique quelconque. Ils enquêtent puis paf ils couchent, ils enquêtent puis recouche et cela durant 1h35. Ce n'est qu'une accumulation de scénettes soi-disant comiques mais surtout vulgaires. Par ailleurs, Jeremie Renier se fera tabasser une fois sur deux avant que papounet Antonio ne lui sauve la vie, Valeria Golino se fait dézinguer au début et Luis Rego et Robert Hossein montrent qu'ils existent encore. En sachant que Jean Yanne devait prendre le rôle de ce dernier mais est mort peu avant le tournage, ce qui aurait confirmer la sinistre fin de carrière de l'acteur après le très lamentable Gomez et Tavarès. Il y a des fins comme cela.
J'en ai vu des bouses franchouillardes ces dernières années, mais celle-ci bat des records: le genre de comédies qui se veut drôle mais est très vulgaire et navrante.
Note: plutôt crêver...
Note naveteuse: 18/20