Après un premier tome prometteur, « Quarantaine » propose la suite de cette saga mettant en scène des morts-vivants et contribue ainsi au revival du genre, initié par Robert Kirkman et son incontournable Walking Dead. Dès le début, cette série qui peut faire penser à la série télé « Les revenants », s’était très vite démarquée du genre « zombie ». Les personnes reviennent certes à la vie, mais plutôt que d’orienter son récit vers le gore ou l’horrifique, Tim Seeley lorgne plutôt vers le polar et propose des créatures presque normales. C’est d’ailleurs cette quasi normalité qui intrigue et qui constitue toute l’originalité du scénario.
Le lecteur retrouve donc ce petit bled perdu du Wisconsin, qui est en état de siège depuis l’apparition de « réanimés » qui tentent de cohabiter avec les vivants. Si les gros zombies sans cervelle qui cherchent à attraper les survivants sont ici remplacés par des êtres pensant qui réintègrent leur quotidien de manière presque normale, il devient vite clair que quelque chose ne tourne pas rond avec ces revenants. Tout comme Dana Cypress, la fille du shérif de la ville chargée d’enquêter sur cette mystérieuse affaire, le lecteur découvre des affaires de plus en plus troublantes qui semblent être en relation avec ces morts revenus à la vie.
Ce tome qui contient les épisodes #6 à #11 de la saga US reprend l’enquête là où nous l’avions abandonnée et invite à nouveau à suivre plusieurs petites intrigues en parallèle. De la chasse aux fantômes de la journaliste May Tao à un étrange commerce d’organes de ranimés qui semble se mettre en place, en passant par les déboires des forces de l’ordre pour garder le contrôle de cette zone mise en quarantaine, le lecteur n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer. Si ce polar rural continue de jouer avec l’ambiguïté du comportement des morts, tout en levant partiellement le voile sur la relation particulière entre le shérif Cypress et le maire de la ville, l’effet de surprise du premier volet a disparu et les rebondissements peinent un peu plus à surprendre.
Visuellement, Mike Norton, un habitué des super-héros, livre à nouveau un travail très soigné. D’un trait réaliste, il propose un graphisme classique et efficace.