Le Taishan : sacrée montagne !

Il est 8h30 lorsque nous partons, le sac à dos sur les épaules, dans les rues de Binzhou rejoindre la gare routière. Après une bonne demi-heure de marche, les premières difficultés commencent : personne ne parle anglais à la station. Après un échange de mimes avec la guichetière, nous comprenons que nous ne sommes pas à la bonne gare et que nous ne pourrons du coup pas partir avant 13h20. Cependant, nous aurions pu nous douter de notre erreur un peu plus tôt : nous avions été avertis que la gare routière était quasiment aussi grande qu'un aéroport et nous nous sommes rendus à un simple dépôt.

Vingt minutes de taxi plus tard, nous voilà finalement à la gare routière et nous découvrons une véritable galerie marchande à l'intérieur : des duty free à la chinoise où marchands de légumes côtoient vendeurs de souvenirs et sous-vêtements. Nous en profitons pour acheter cinq kilos de jujubes (fruit local), même si, on vous l'accorde, ce n'était pas fait exprès. Ce n'est pas l'achat le plus judicieux avant de gravir une montagne mais au moins on s'est fondu dans la masse.

Le bus est à l'heure et c'est parti pour une balade de trois heures dans le Shandong. L'occasion de découvrir les paysages de la province que nous habitons. Les champs laissent progressivement la place aux montagnes.

L'arrivée à Taian est un peu déconcertante. Un peu engourdis par le voyage, nous nous faisons harponner à tout va par les taxis et autres vendeurs attrape-touristes. Une atmosphère particulière qui nous suivra tout au long de notre visite de la ville.

La nuit commence à tomber lorsque nous décidons de nous approcher du temple Daï qui est aussi le point de départ de notre ascension. Pas facile de se repérer dans cette ville bourdonnante ! D'autant que notre guide (livre) n'est pas des plus précis. C'est finalement une musique entraînante qui nous mène au pied des remparts. Et là, surprise : une bonne centaine de chinois entretiennent leur forme en rythme et de manière synchronisée. De notre côté, nous préférons aller manger un bout afin de reprendre des forces.

Gravir le Taishan de nuit permet de profiter du lever de soleil au sommet mais aussi de se mêler à la population locale lors de ce pèlerinage sacré. C'est pourquoi, nous prenons la route à minuit. Nous n'avions pas pensé que le chemin ne serait pas éclairé du tout et achetons donc une lampe torche au tout début du périple. Marcher dans l'obscurité rajoute de l'authenticité mais aussi de la difficulté. Nous avions hâte de découvrir les paysages en plein jour. Nous gardons un bon pas pend ant les 4 heures de montée sur les petites marches usées et aux tailles variables. Sur la route, de nombreuses petites échoppes vendent des objets en tout genre destinés aux offrandes. Dans la pénombre, le chemin nous semble interminable et nous ne voyons pas le sommet.

En attendant le lever du soleil, nous allons nous réchauffer et boire un café (ou quelque chose s'en rapprochant de loin) dans un gîte. Nous avons, en effet, plus d'une heure d'avance sur le soleil. La plupart des chinois ont loué des manteaux militaires pour se protéger du vent et de l'humidité. Cela créé une ambiance particulière. Après avoir visité le temple des nuages azurés, les premiers rayons apparaissent. Tout le monde se masse sur les rochers du flanc Est de la montagne.Et c'est sous le crépitement des flashs d'appareils photos que le soleil se dévoile. L'ascension du Taishan a été difficile, mais le jeu en valait la chandelle. Éreintés, nous redescendons en téléphérique. Il nous amène à mi-chemin et il nous faut encore deux bonnes heures pour terminer ce défi fou.

- Nous ne nous attendions pas à un challenge aussi sportif ! 6.600 marches, on ne se rend peut-être pas bien compte mais c'est énorme. Avant de la faire, mieux vaut s'assurer d'avoir les jambes et le souffle nécessaire avant de monter jusqu'en haut

- Il est possible de dormir au sommet mais il faut réserver à l'avance et surtout prévoir un budget conséquent.

- En parlant de budget, nous pensions que le Taishan était une excursion bon marché mais les frais pour monter s'élève quand même à 125 Yuans par personne ( sans compter 100 Yuans par personne de téléphérique).