ALGER - Le taux de consommation des crédits alloués aux projets a avoisiné jusqu’à la fin septembre dernier 47% des crédits prévus dans le cadre de la loi de Finances, a indiqué mardi le ministre des Finances, Karim Djoudi.
Répondant aux interventions des membres du conseil de la Nation au terme du débat du projet de loi de finances 2014, M. Djoudi a souligné que la consommation des crédits alloués aux projets d’équipement, en vertu des lois de finances durant la période 2010- 2011, a atteint près de 65%, précisant que ce taux avoisinait 47% en 2013, sans compter le dernier trimestre.
Le ministre a expliqué ce taux par le retard accusé dans la réalisation des projets, notamment en raison du manque d’assiettes foncières.
Il a, d’autre part, insisté sur la nécessité de rationaliser les dépenses publiques et de suivre l’exécution des projets d’investissement, rappelant que tous les projets sont exécutés par les structures sectorielles sous le contrôle des secrétaires du trésor public.
M. Djoudi a également défendu la politique de subvention des prix, estimant qu’elle a permis de préserver le pouvoir d’achat du citoyen et de réduire le taux d’inflation.
La subvention des prix du blé et du lait représente à elle seule 200 milliards de DA par an, soit 5% du budget de fonctionnement, outre la subvention des prix du gaz et de l’électricité estimé à près de 2.600 milliards de DA, selon le ministre.
Cette subvention s’ajoute aux dépenses engagées au titre de projets visant à préserver le pouvoir d’achat, à travers l’éradication des marchés parallèles, et la création de marchés de gros et de détails pour l’intensification des réseaux de distribution.
Ces efforts ont permis de stabiliser le taux d’inflation à près de 3,8%, selon les chiffres avancés par le ministre devant les membres du conseil de la nation.
Cependant, il a affirmé qu’une réflexion est en cours pour examiner les moyens de maîtriser et de rationaliser la subvention, en tenant compte de tout ce qui peut en découler. Il a assuré, dans ce sens, que toute réforme économique se fera sans impact pour les acquis sociaux que l’Etat "veille à défendre".
Concernant l’appui au développement dans le Sud, le ministre a indiqué qu’une enveloppe de plus de 1.980 milliards de Da y a été consacrée pour la période 2010-2013, dont 65% pour les wilayas du sud et 35% aux Hauts plateaux.
Un montant de 150 milliards de DA a été déboursé jusqu’à présent dans le cadre du fonds de développement du sud et des Hauts plateaux, dont la plus grande partie a été consacrée à l’appui des familles, des agriculteurs et des activités économiques, outre la réduction des factures de l’électricité et le développement des infrastructures de base.
S’agissant de la hausse des importations, le ministre a estimé que le volume des projets prévus dans le pays a contribué partiellement à hisser le niveau des équipements importés, soulignant que les marchandises destinées à l’approvisionnement de l’appareil de production nationale représentent près de 30% du montant global des importations.
Ces importations permettront de réduire la dépendance aux hydrocarbures, à travers la promotion et la diversification de la production nationale et partant la réduction du volume des importations.
Il a indiqué dans ce contexte que le volume de la production hors hydrocarbures a quintuplé durant la période 2000-2013, soit un taux de 65% de la production globale, contre 35% il y’a 13 ans, a indiqué M. Djoudi, ajoutant que le secteur privé a réalisé 85% de la production dans ce domaine.
Revenant aux infractions de changes, M. Djoudi a indiqué que la Banque d’Algérie et les services de douanes, de même que la gendarmerie et la police ont enregistré 611 procès-verbaux en 2012 pour une valeur de 17,5 milliards de DA, affirmant que tous ces procès-verbaux ont été transmis à la justice.
Le projet de loi de finances sera soumis au vote mercredi, selon le programme arrêté par le conseil de la nation.
APS