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Mission du FMI : « Soutenir les fondamentaux de l’économie algérienne » Le secteur financier algérien «est solide, mais peu développé», c’est un état de fait relevé par le FMI.

Publié le 27 novembre 2013 par Ouadayazid1
Mission du FMI : « Soutenir les fondamentaux de l’économie algérienne » Le secteur financier algérien «est solide, mais peu développé», c’est un état de fait relevé par le FMI. 

Bien qu’elle demeure solide et rassurante, du moins à moyen terme, les résultats économiques relevés en 2013 étant «satisfaisants», la position financière extérieure de l’Algérie ne doit pas occulter «les signes d’affaiblissement» émergents reflétés, essentiellement, par le recul de la demande internationale sur les hydrocarbures, mais aussi par la forte croissance de la consommation interne en énergie.  Aussi, durant deux trimestres consécutifs, «les comptes courants ont commencé à être négatifs, alors que le déficit public s’est avéré substantiel». Il s’agit du constat de la délégation des experts du Fonds monétaire international (FMI), conduite par Zeïne Zeidane,  conseiller du département Moyen-Orient et Asie centrale, qui a rendu, hier, lors d’un point de presse organisé à l’hôtel El-Aurassi, par la Banque d’Algérie, les conclusions de sa mission effectuée dans notre pays du 12 au 25 novembre, au titre des consultations annuelles conformément à l’article 4 des statuts du Fonds. Une consultation  ayant porté sur les politiques et perspectives économiques du pays, et qui devra aboutir sur un rapport devant être examiné par le conseil d’administration du Fonds en janvier 2014. Les experts qui ont rencontré les ministres des secteurs  des Finances, de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, ainsi que le gouverneur de la Banque centrale et de hauts responsables de l’Administration et de représentants du secteur économique privé, notamment, et de la société civile, n’ont pas manqué de souligner les efforts consentis par les autorités du pays en matière de consolidation et de stabilisation des équilibres budgétaires, mais ont, toutefois, insisté sur la besoin d’observer des mesures de prudence, d’autant plus que «la politique actuelle du pays n’est pas soutenable», du moins à moyen terme. «Il faut fixer un plafond de déficit public lors de la conception des lois de finances», recommande M. Zeïne Zeidane qui a animé la conférence. «Les notes relevées par ce dernier, sur la base des conclusions des experts, a affirmé, dans ce contexte, que l’inflation qui avait atteint 8,9% en 2012 a été ramenée 4,5% en octobre, grâce à la consolidation budgétaire et à une politique monétaire prudente», soit un glissement annuel de 0,2%. Il ajoute que le taux réel du PIB devrait s’établir à 2,7% en 2013, contre 3,3% en 2012 du fait de la régression de l’activité dans le secteur  des hydrocarbures  et de l’effet de la consolidation budgétaire.  Il est attendu que l’excédent des transactions courantes baissent à 1,1% du PIB au regard du recul des ventes d’hydrocarbures et la croissance des importations. De ce fait, le FMI recommande une maîtrise de la demande interne d’énergie, une diversification des exportations, de favoriser la compétitivité économique et d’œuvrer à réduire la vulnérabilité des hydrocarbures.

 « Le secteur financier algérien « est solide, mais peu développé »
La prudence recommande également de poursuivre «une politique de change qui évite tout désalignement du dinar», estime le représentant du FMI qui a affirmé, à ce propos, que le DA reste légèrement surévalué par rapport à sa valeur réelle. Le secteur financier algérien «est solide, mais peu développé», c’est un  état de fait relevé par le FMI. En fait, ce secteur «est liquide et bien capitalisé, mais sous-développé», selon l’analyse effectuée par les experts du Fonds. Il ya lieu, par conséquent, «de développer le crédit à la PME et particulièrement la TPE qui éprouve des difficultés à accéder à ce produit bancaire, estime l’intervenant, de favoriser l’accès des ménages au crédit de consommation et de stimuler le crédit hypothécaire. Néanmoins, il faut «encourager la subvention des ménages et non le produit», selon le représentant du FMI qui dit la nécessité de maîtriser le poste «dépenses». «Une plus grande concurrence et de meilleurs outils d’évaluation des risques de crédits inciteraient les banques à s’orienter vers les PME», a souligné l’intervenant. Aussi, l’État devrait «accroître la surcharge sur les crédits bancaires lorsque la banque accorde des crédits», a indiqué M. Zeidane. L’Algérie qui a pu, selon une enquête sur la consommation ménagère, «réduire substantiellement les inégalités, les catégories les plus pauvres étant celles qui ont bénéficié le plus de la croissance», ainsi «inclusive», devra «consolider» cet acquis, «améliorer les facteurs de la production, équilibrer la distribution budgétaire, favoriser les investissements privés pour encourager l’emploi au profit des jeunes et des femmes, le taux de chômage étant très élevé» à ce niveau. Dans cette  perspective, le FMI plaide pour des réformes à même d’améliorer le climat des affaires pour booster la croissance, lever les contraintes à l’IDE, aider le pays à s’intégrer dans le commerce international et privilégier la qualification de la main- d’œuvre.

Pas de décaissement encore sur le prêt accordé au FMI par l’Algérie
Lors du point de presse qui a suivi la présentation des grandes lignes des conclusions du FMI, M. Zeïne Zeidane a précisé que le prêt accordé au Fonds par l’Algérie n’a pas encore subi de décaissement. Selon le conférencier, ce prêt, qui relève d’une «bonne stratégie», constitue «un placement sur-rémunérateur qui comptera dans les réserves internationales de l’Algérie». Il ya lieu de rappeler que le pays a participé à l’emprunt lancé par le Fonds monétaire international (FMI) avec un montant de 5 milliards de dollars sous forme d’accord d’achat de titres libellés en droits de tirage spéciaux (DTS). Un niveau intermédiaire par rapport aux souscriptions annoncées par les autres pays. La Banque d’Algérie avait qualifié la démarche de «bonne opportunité pour l’Algérie de diversifier ses placements».  Revenant sur la question des équilibres financiers de l’Algérie, le conférencier a affirmé que pour l’heure, «la stabilité macroéconomique du pays ne pose pas de souci», mais qu’à long terme, l’endettement pourrait, d’ici 2050, être supérieur à 100% du PIB.

 

À une question relative aux crédits à la consommation, le représentant du FMI a affirmé avoir constaté que le «chantier est en étude pour la mise en place de la centrale des risques». M. Zeïne ajoute que la plupart des mesures prises en 2012 ont été mises en œuvre. Concernant une éventuelle révision à la hausse du SNMG, l’intervenant a fait savoir que «globalement, les dépenses courantes ne contribuent pas à la croissance économique, et que l’Algérie, qui a de l’un des ratios les plus élevés dans la région, devra contrôler et maîtriser cet aspect des salaires». Il dira sa conviction que l’Algérie «va conduire une politique économique qui favoriserait l’emploi, la croissance et l’équilibre budgétaire».


D. Akila

EL MOUDJAHID

 



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