L'étape du jour, je l'aborde plutôt serein. 36 kilomètres, la compagnie amicale de Didier pour partager mes foulées, un parcours qui s'annonce bien joli en surplomb du lac, rien pour effrayer le pèlerin, même fatigué après 2000 er quelques kilomètres parcourus depuis mon départ de Canterbury.
Ma fatigue, si je la sens tout de même réellement, me paraît d'ailleurs depuis hier soir moins grande. Je sens que je vais pouvoir boucler, sauf accident, mes dernières étapes presque tranquillement, en profitant du paysage, du voyage, de mes sensations et de mes foulées. Ve sentiment de confiance me permet d'apprécier encore plus la belle lumière de cette matinée sur l'église de Bolsena.
Il fait frais, même froid ce matin. Un vent glacé, sans doute venu de la lointaine Sibérie, souffle sur le Lazio. Nos foulées croustillent sur une herbe teintée de gelée blanche. C'est aussi la première fois que je rencontre des flaques de glace sur mon parcours italien.
Nous courons agréablement sur les chemins qui dominent le lac, entre les oliveraies. Nous discutons aussi beaucoup avec Didier, tandis que Stefano nous ouvre la route à vélo et se concentre, comme toujours, pour prendre les meilleurs clichés possible.
Même les côtes, certes assez peu accentuées, me paraissent assez faciles aujourd'hui. Nous prenons aussi le temps d'admirer les vues sur le lac, le calme des lieux seulement troublé par le vent.
J'ai l'impression d'être à peine parti quand nous entrons dans la ville (fortifiée mais est ce encore la peine de vous le dire!) De Montefiascone. Le site domine avec élégance le lac, et la montée est assez raide pour atteindre l'église et l'ancien palais épiscopale.
Comme nous avons du temps et que, les stalactites de glace sur la fontaine en attestent, il ne fait pas chaud, nous nous refugions un instant dans un petit café, où un cappucino nous réchauffe.
Nous nous promenons ensuite en grimpant les escaliers jusqu'aux ruines de la forteresse, d'où un immense panorama s'étend sous nos yeux: on voit même la mer d'un côté, le lac dans toute sa belle circonférence de l'autre. Le dôme de l'église, l'un des plus grands d'Italie, vaut également le coup d'oeil. Seul le vent glacial, venu directement de Sibérie, nous incite à ne pas trop rester dans la contemplation et à poursuivre notre chemin.
Nous courons encore agréablement avec Didier jusqu'aux environ de Viterbo. Après un court arrêt pour observer des sources d'eau chaude, l'entrée de la ville coupe nos foulées . Le balisage y est peu présent et la route plutôt fréquentée. Mais après une petite vadrouille dans les faubourgs nous retrouvons Stefano à l'entrée des fortifications.
Notre étape, 36 kilomètres seulement, se termine ici. Il est à peine 13h30 et c'est bien sûr la première fois que je finis une journée de course aussi tôt qur cette Via Francigena. Cela n'est pas désagréable: outre le fait que je ne mz sens guère fatigué, cela nous permet de visiter tranquillement, emmitouflés dans nos vêtements chauds, le centre ville et le palais épiscopale après avoir rencontré l élu à la culture, auquel je trouve des fauw airs de Vittorio Gassman qui semble convaincu du potentiel de la Via Francigena, encore une fois, et nous offre aussi une visite du splendide hôtel de ville qui renferme de magnifiques fresques. La splendeur de l'Italie est aussi dans ces richesses patrimoniales un peu cachées.
Nous roulons ensuite vers un calme et chaleureux hôtel de campagne où nous dinerons un peu plus tard, très bien, en compagnie du patron, de l élu à la culture de Versala et d'une bonne bouteille de Est Est Est! (Un vin blanc local très réputé)