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L’écologie, ça commence à bien faire

Publié le 27 novembre 2013 par Alteroueb

L’écologie politique traverse une nouvelle tourmente. Une de plus pourrait-on dire dans ce milieu particulièrement rompu à l’exercice. Dominique Voynet a annoncé sa mise au vert en ne briguant pas un nouveau mandat à la tête de la ville de Montreuil dont elle était maire depuis mars 2008. Défections, départs ou mise en retrait ont un temps alimenté l’actualité du parti écologiste dont le silence dans le paysage politique est de plus en plus profond.

Voynet, ça commence à bien faire...
Dans ce contexte, la dernière déclaration de Voynet fait du bruit. Elle y dénonce pêle-mêle le climat politique général et l’état de tension extrême dans sa ville, l’obligeant selon elle à des compromis qui bousculeraient ses valeurs et ses convictions. L’ex fer de lance des verts n’est pas une bleue en politique, et sa découverte d’un monde heurté et violent qu’est celui de la politique me semble un rien déplacé, voire carrément ridicule. Pour arriver à son rang actuel, depuis le militantisme de base au pied des centrales nucléaires de l’est de la France, jusqu’aux différentes fonctions de dirigeant de parti, députée, sénatrice, ministre, candidate 2 fois aux élections présidentielles, son ascension n’aura été possible que grâce aux compromis qui sont l’essence fondamentale quand on ambitionne une telle destinée. Quitte parfois, souvent, à renier quelques convictions… Que ne ferait-on pas pour être ministre de la République ?

Avec mon étiquette beaucoup plus verte que rosée, et très loin de Montreuil, je suis mal placé pour juger de l’action de Dominique Voynet dans sa mairie. Mais en tant qu’observateur un peu attentionné de la vie politique depuis quelques années, je peux par contre me prononcer sur son bilan durant son parcours dans les différents ministères qu’elle a occupé avec son étiquette écolo bien trempée. Elle est tout de même passé très loin de sujets ou l’écologie est en première ligne. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle a été absente sur des dossiers comme le ferroutage, le traitement de l’eau, le nucléaire, les marées noires, les énergies renouvelables, ou complice lors de l’autorisation du maïs OGM Bt et du laboratoire d’enfouissement des déchets radioactifs de Bure. Entre-autres. Très – trop – souvent reléguée à l’arrière plan gouvernemental, contrainte de «fermer sa gueule» selon la maxime de Chevènement, elle n’a finalement constitué que l’élément visible pour calmer l’électorat écolo pendant que le parti socialiste récupérait les voix…

A maintes reprises, Dominique, vos valeurs et vos convictions, vous les a oublié en contemplant avec ravissement les ors de la République, en vous taisant lamentablement. Il ne reste en somme que la peur de perdre, de devoir laisser derrière soi tous les privilèges de la fonction et le protocole obséquieux qui va avec et qui flate l’égo. Ce n’est guère glorieux. Même votre sortie est ratée.

Des sujets, pourtant, il y en plus que de raison. Le succès d’Europe-Ecologie lors des élections européennes de 2009 (16,3%) montre qu’il y a besoin de les porter. Aujourd’hui, on perçoit les vrais conséquences du productivisme exacerbé. A l’époque, les lanceurs d’alertes étaient considérés au mieux comme des doux utopistes, au pire comme des dangereux activistes irresponsables. Sous le poids de puissants lobbys agrippés à leurs colossaux bénéfices, la transition énergétique vers le renouvelable et la limitation factuelle des causes des dérèglements climatiques ne sont toujours pas engagés, mais les effets sur l’environnement et les maladies sont bien présentes, bien mesurables : l’air, invisible et essentiel, est cancérogène et irrespirable. Voyez ce cube noircir… en quelques jours. On continue ?

Continuons donc avec les camions, les grosses bagnoles à 200 chevaux, le nucléaire, les pesticides. Continuons à polluer, à condamner les paysans qui refusent de salir la terre, à semer et consommer des produits infectes. Continuons à gaspiller et à mentir. Persistons à repousser l’échéance, parce qu’à ce titre, comme dans une publicité entendue ce matin, il n’y aura même plus à choisir entre la génération à sacrifier, celle de nos enfants ou de nos petits-enfants. A cette vitesse, les 2, et les suivantes seront balayées, soit par le chomage, soit par les ouragans.

Pour quelques-uns d’entre nous qui donnons notre voix aux listes vertes, ça commence sérieusement à bien faire… Ces voix ont pleinement participé à faire élire François Hollande. Mais rien ne se passe, rien ne bouge. A la trappe l’éco-taxe et la taxe sur le diesel. Quant à l’éolien, il est sévèrement entravé, et on continue à marche forcée comme si de rien n’était. Il semble pourtant me souvenir qu’il existe encore deux ministres verts dans le gouvernement actuel, mais leurs noms, comme leurs actions, m’échappent complètement.

Il me semble que l’écologie est plutôt un urgence. Absolue.


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