En effet, après une très légère baisse en 2012, les délais sont de nouveau à la hausse en 2013 en raison du taux très faible de nouvelles installations, soit seulement 28 en 2013. Or, en matière de Cancer, 30 jours, c’est deux fois plus que les objectifs fixés par le Plan Cancer 2009-2013 qui recommande un temps d’attente moyen de 15 jours et de 10 jours dans les régions à risque oncologique élevé.
La nouvelle étude a estimé le nombre d’examens IRM nécessaires pour la prise en charge des seuls cancers avérés pour l’année 2011. Les auteurs ont travaillé à partir du nombre de cas de cancers incidents et prévalents, des données d’ALD30, des estimations de l’incidence nationale des cancers à partir des registres du réseau Francim, et du Guide du Bon Usage des Examens d’Imagerie Médicale de la Société Française de Radiologie et la Société Française de Médecine Nucléaire.
L’analyse constate que,
· pour la seule période de diagnostic initial, le bilan d’extension et le bilan pré-thérapeutique de toutes les localisations de cancer, 320 à 400 000 examens IRM, sont nécessaires.
· Pour le suivi, simple ou renforcé, à 5 ans des 4 cancers les plus fréquents : poumon, colon/rectum, sein, prostate, 270 à 570.000 examens IRM sont nécessaires.
· Le nombre d’examens IRM nécessaires pour la prise en charge des cancers est donc estimé à un total de 590 à 970.000, cette fourchette large étant liée aux rythmes des examens préconisés par les différents experts.
Les conclusions « vont de soi » :
Rien que pour le diagnostic initial des cancers, en comptant les examens nécessaires pour établir un diagnostic différentiel et rechercher une extension, au moins 1/3 du nombre d’examens IRM réalisables avec le parc actuellement disponible devrait être dévolu au seul diagnostic initial de cancer, soit 1,5 million d’examens.
Avec les 650 machines actuellement disponibles 4,5 à 5 millions d’actes au total sont possibles à raison de 7.000 à 8.000 examens par machine et par an. Or 30% des examens IRM sont consacrés à la neurologie, 50% à l’ostéo-articulaire, que faire de toutes les autres indications notamment dans le suivi en cancérologie et dans les autres spécialités ?
6 années de retard : Ainsi, même l’objectif de 20 IRM par million d’habitants préconisées à l’horizon 2018 marquerait un retard de 6 années par rapport à nos voisins européens. Car au-delà de l’insuffisance chronique du par français, les indications de l’IRM ont augmenté, avec en particulier, l’augmentation de la radiologie interventionnelle qui nécessite du temps d’IRM supplémentaire.
Des alertes successives, régulières, confirmées par les sociétés savantes concernées, confirment toutes, malheureusement, année après année, l’inadéquation entre niveau d’équipement et besoins médicaux, exigence légitime des professionnels d’assurer à tous les patients l’accès aux meilleurs soins et à l’innovation.
Les professionnels appellent donc à,
· une réévaluation urgente du SROS pour un doublement du parc,
· la publication d’une nouvelle nomenclature des actes adaptée aux indications,
· à une large substitution de l’imagerie conventionnelle vers l’imagerie en coupes et les techniques non ionisantes
· aux moyens du développement de la radiologie interventionnelle et des techniques de chirurgie guidée par l’image
· à la réponse aux besoins de la recherche en imagerie et de la recherche croisée pour laquelle l’imagerie, l’IRM notamment, sont indispensables,
· et à…l’allègement du dispositif administratif.
Source: Image Avenir Santé 25 novembre 2013- Accès à l’IRM en France – Prise en charge des cancers : combien d’examens IRM nécessaires ? (Visuels http://gbu.radiologie.fr/)