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THE MIST : E.T. et Fanatisme

Par Tom

The Mist

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Aprčs un violent orage, la famille Drayton recense les dégâts de leur habitation. Le pčre de famille, David (Thomas Jane), et son jeune fils se rendent ŕ la superette du coin pour faire le plein de provisions. Arrivés lŕ, les Dayton voient un mystérieux brouillard fondre sur eux ŕ une vitesse folle. Se barricadant dans le magasin, les clients scrutent cette épaisse brume menaçante qui amčne avec elle d’étranges créatures…

L’association entre le célčbre romancier Stephen King et le cinéaste Frank Darabont "accoucha" en 1995 de l’époustouflant "Les Evadés" ("The Shawshank Redemption"), un drame humain plongeant dans l’enfer des prisons. Cinq ans plus tard, Darabont adaptait ŕ nouveau King, cette fois, avec "La Ligne verte" męlant, une nouvelle fois, vie carcérale ŕ une touche nettement plus fantastique. En 2008, l’heure des retrouvailles a sonné pour Stephen King et Frank Darabont qui nous propose avec "The Mist" un film nettement plus tourné vers la science-fiction… Encore que !

Thomas Jane

Il y a (notamment) deux maničres d’appréhender ce long-métrage : premičrement, comme un simple (?) film d’anticipation… Dans ce sens, "The Mist" ne répond pas entičrement aux attendes des fans de science-fiction. En effet, dans un film oů l’aspect psychologique des personnages et leur évolution dans un climat tendu ŕ l’extręme sont privilégiés, les quelques scčnes męlant attaques extra-terrestres et Gore maîtrisé sonnent comme des coups de rasoir mortellement aiguisés. Ces séquences habilement négociées, aux effets spéciaux corrects, restent toutefois comptées ! "The Mist", un film d’horreur minimaliste ? Oui, mais…

Thomas Jane, William Sadler et Marcia Gay Harden

Une autre lecture de ce film, sans doute plus judicieuse, est également possible. Sans trahir l’esprit de Stephen King, ni ses centres d’intéręt, Frank Darabont opte pour une adaptation judicieuse mettant ŕ l’honneur des questions qui parcourent les derniers romans de l’écrivain américain. Fini la tendance trčs années 80, oů Rock et situations démoniaques s’associaient ŕ du frisson trčs Teenager façon "Maximum Overdrive" ! 'The Mist' joue avant toute chose la carte de l’humanité en péril avant de se préoccuper de l’éclosion d’une dimension parallčle, effrayante et vorace, dans notre monde !

Thomas Jane et Toby Jones

Comment réagiraient des hommes et des femmes, séquestrés, face ŕ une situation "extra-ordinaire", pour ne pas dire "extra-terrestre" ? Ce climat de terreur entraînerait inévitablement le retour de l’homme ŕ des concepts les plus basiques, męlant une volonté farouche de survivre et un retour aux croyances des premiers âges. Rapidement donc, "The Mist" tourne le dos aux créatures mortellement dangereuses qui encerclent le centre commercial, pour s’attarder longuement sur le combat spirituel qui va diviser les rescapés de la brume.

Thomas Jane

Entre "villageois" crédules - plongeant dans le fanatisme religieux poussif - & les véritables héros du film - conservant une assise plus cartésienne sans se vautrer dans la folie -, Frank Darabont orchestre une confrontation accrocheuse, violement dramatique parfois. Comme précisez ci-dessus, ce combat spirituel entre Religion décadente et Foi en l’humanité est, par moment, "sectionné" par des scčnes résolument tournées vers la science-fiction et l’horreur : attaques de crabes géants, d’araignées acidifiées, d’oiseaux caverneux, etc. Correctement rendue visuellement, cette "sympathique" (!) faune nous offre quelques bons moments de frayeurs. C’est déjŕ ça !

Laurie Holden, Thomas Jane et Nathan Gamble

Côté réalisation, Frank Darabont déroule avec une belle maîtrise et un sang-froid certain un huit clos brumeux dans lequel des acteurs de talents - trop souvent relayés, par le passé, dans des seconds rôles - ont tout le loisir de prouver leur valeur. Mention spéciale pour le héros central et discret de l’intrigue, Thomas Jane, pour l’acteur anglais Toby Jones, pour la revenante de l’enfer "Silent Hill", Laurie Holden, ainsi que pour Marcia Gay Harden incarnant une féroce bigote plus dangereuse qu’un crabe extraterrestre de 10 mčtres de haut !

Thomas Jane

Drame horrifique par excellence, "The Mist" joue comme "1408" (un autre film tiré d’une nouvelle de Stephen King) la carte du frisson maîtrisé. Un final pessimiste au possible vient d’une certaine maničre "plomber" l’engouement qu’on pouvait avoir pour ce long-métrage. Si vous ne diriez pas non ŕ une dose plus prononcée de terreur ou de science-fiction grandiloquente, mieux vaut peut-ętre (re)voir, par exemple, les remakes de "L’Armée des Morts" de Zack Snyder et de "La Guerre des Mondes" de Steven Spielberg ! Soufflant le chaud (réalisation et casting de qualité) et le froid (final tragique et scčnes fantastiques réduites), "The Mist" constitue toutefois une bonne "lecture" du monde fantastique made in Stephen King. Les fans accueilleront et apprécieront sans doute mieux le spectacle !?

La bande-annonce…


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