Francis Collomb

Publié le 27 novembre 2013 par Rolandbosquet

   Son frère nous l’apprenait avec émotion tandis que l’avion le rapatriait en France. Francis Collomb, retenu en otage depuis presque un an par des bandits de grands chemins africains, avait préparé son évasion. « Il s’entraînait en marchand jusqu’à 15km par jour en tournant en rond dans sa cellule afin de pouvoir partir en courant dès que l’occasion se présenterait. » Voilà une initiative qui devrait susciter des démarches proactives dans les états-majors parisiens des entreprises qui expatrient leurs personnels. L’expérience de Francis Collomb montre en effet qu’il devientindispensable à tout candidat au travail à l’étranger d’acquérir, outre les vaccins obligatoires, une formation aux techniques de l’évasion. La mise en place de ces journées d’instruction ne serait pas insurmontable. L’armée possède déjà en la matière une pratique qui remonte à plusieurs millénaires. Mais sans aller jusqu’au fameux parcours du combattant (quoique.. !) on peut facilement imaginer l’emploi du temps des stagiaires. Il suffirait de reprendre celui des enfants des écoles primaires préconisé par les services de l’Éducation Nationale. Les matinées seraient ainsi réservées aux cours théoriques portant sur l’observation de l’environnement immédiat. Quelle est le nombre des geôliers, leur taille,la couleur de leurs yeux ? Montrent-ils des signes distinctifs tels que verrues sur le nez, bec de lièvre, strabisme ?Quel vocabulaire utilisent-ils ? Avec quel accent ? Quels traits marquants de la personnalité les distinguent-ils ? Irascible, nerveux, pondéré, violent, emporté, patient. Sans oublier, autant qu’il est possible, leurs lectures et leurs goûts musicaux. Lisent-ils Yann Moix plutôt que Michel Onfray ? Préfèrent-ils écouter Golden Love par Julien Doré plutôt que le Stabat Mater de Francis Poulenc interprété par Patricia Petibon ? Ces observations pourraient un jour ou l’autre servir à prévoir leurs réactions dans un premier temps ou à les identifier par la suite. Un repas frugal constitué de produits fermiers de première qualité tels que l’ail ou les oignons si riches en vitamines ou les échalotes pour leurs qualités anti oxydantes marquerait le milieu de la journée.Les après-midi seraient consacrées aux entraînements physiques tels que la marche débonnaire pour donner le change, la marche forcée comme pour un Strasbourg -Paris, la course de fond comme un marathon new-yorkais et la pétanque pour savoir atteindre un objectif avec une simple pierre ou tout autre objet contondant. Les perfectionnistes pourraient compléter par une approche du crochetage de serrure et de la fabrication de bombe artisanale à partir de presque rien. Il ne devrait pas être difficile de trouver dans les prisons des formateurs aguerris dans la pratique des deux derniers exemples. Pour les autres suggestions, sans doute devra-t-on former des formateurs. Ce qui créera des emplois qualifiés. Ces stages pourraient par ailleurs être organisés dans des endroits simulant la réclusion tels que des fermes isolées et inhabitées de plus en plus nombreuses en milieu rural. Il va sans dire que Monsieur Francis Collomb serait invité à raconter son aventure. Ce serait alors occasion d’évoquer les otages toujours retenus dans les diverses parties du monde qui ne pourra jamais tourner bien rond tant qu’ils n’auront pas recouvré la liberté.

(Merci à Éric Guillotte qui m’a suggéré cette idée de formation sur son site  http://www.ilparaitrait.com/)