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Le Drone de combat « Sharp Sword » et les copies Chinoises

Publié le 27 novembre 2013 par Toulouseweb

Le 13 novembre, Nicole Beauclair titrait sa chronique sous forme de question : Ť ŕ quand un avion imprimé en 3D ? ť.
Eh bien moi, je gage que la Chine maîtrise déjŕ les techniques de photocopie 3D et ce, depuis des années !
Plus sérieusement, ce n’est un secret pour personne : quel que soit le secteur industriel, la Chine copie, pompe, siphonne, imite, reproduit les savoir-faire étrangers et parfois męme, s’en attribue tout le mérite, sans scrupule.
Le secteur aéronautique ne déroge pas ŕ la rčgle. Nous avons encore pu le constater le 21 novembre dernier, lorsque les premičres images du nouveau drone de combat Chinois, baptisé Ť Sharp Sword ť et développé par Shenyang Aircraft Corporation (SAC) ont été diffusées sur la Toile. En effet, le constructeur Chinois semble avoir pioché des éléments çŕ et lŕ sur des drones déjŕ existants : de face, l’entrée d’air semble avoir été chipée au drone Ť Taranis ť de BAE system, et de profil Sharp Sword rappelle franchement Ť nEUROn ť de Dassault. Pour l’heure, il n’existe aucune photo montrant l’appareil de haut ; sur ce point, on ne sait donc pas oů l’avionneur Chinois aura puisé son inspiration… Le drone Américain Ť X-47B ť est en bonne position. Faites vos jeux !
Sharp Sword se veut furtif : du côté des trappes de train d’atterrissage, dessinées en dents de scie, c’est gagné et les critčres de furtivité semblent ętre au rendez-vous. En revanche, ŕ l’inverse de ses alter ego Occidentaux qui la camouflent dans la structure de leurs drones, sa tuyčre dépasse largement. Et au vu de cette protubérance, la furtivité de Sharp Sword pourrait ętre compromise. Toutefois, accordons le bénéfice du doute ŕ Pékin, car le constructeur n’ayant pas communiqué, on ne sait pas si les images diffusées sont celles d’un démonstrateur technologique ou celles d’un prototype qui préfigure ce que sera la version opérationnelle du drone de combat Chinois.
Globalement, les similitudes entre Taranis, nEUROn, X-47B et Sharp Sword sont nombreuses puisque ces drones reprennent tous la męme configuration aérodynamique, ŕ savoir : une aile volante – sans fuselage ni empennage – et un moteur unique avec une large entrée d’air située sur la partie supérieure de l’aile. Qui plus est, il y a fort ŕ parier qu’ils disposent de cahiers des charges trčs similaires. De ce fait, il est finalement possible que Pékin n’ait pas copié sur ses voisins. Mais ce serait une premičre…
Car les exemples de Ť copiés-collés ť Chinois, sont trčs nombreux :
Avant Sharp Sword, nous avions, le 7 novembre 2013, découvert les premičres images d’un autre drone Chinois au nom inconnu et dont le fuselage ressemble étrangement au Ť Global Hawk ť de Northrop Grumman…
Autre exemple : en 2012, le monde découvrait un avion de chasse furtif Chinois, également développé par SAC, le J-31. Son dessin aérodynamique ressemble comme deux gouttes d’eau au F-35 de Lockheed Martin, ŕ la différence qu’il ne semble disposer ni de poussée vectorielle, ni de tuyčres orientables propres aux atterrissages et décollages verticaux.
Un autre ? Prenez un fuselage d’Eurofighter EF-2000, les ailes et les plans canard d’un Saab Gripen, mélangez le tout et vous obtiendrez un rutilant J-10B Chinois…
Encore ? Essayez de jouer au Ť jeu des différences ť entre un Su-30MK2 et un J-16. Pas évident, n’est-ce pas ?
Un dernier ? Développé par Xi’an Aircraft Industrial Corporation, le Y-20 est un appareil de transport de troupes et de fret qui semble avoir été conçu dans un moule trčs proche de ceux des C-17 Globemaster américain (ou Il-76 Russe, au choix).
Dans le secteur de l’aéronautique militaire, ce pillage technologique ne date pas d’hier…
En effet, quelques temps aprčs la dissolution de l’URSS, la Chine, pour venir en aide ŕ Moscou alors en pleine déroute économique, avait déboursé 2,5 milliards de dollars pour obtenir le droit de produire sous licence Russe, 200 Sukhoď Su-27 Ť Flanker ť. Les Russes fournissaient les moteurs et les composants électroniques pendant que les Chinois fabriquaient sur leur territoire, le reste de l’appareil, grâce aux plans fournis par Moscou. Seulement, aprčs le 95e Su-27 assemblé, la Russie décida de rompre ses accords de collaboration avec Pékin aprčs s’ętre aperçu que, parallčlement, les Chinois développaient le J-11 en pompant (littéralement) les plans du Flanker…
Un juteux Ť transfert de technologie ť qui fait aujourd’hui encore, l’objet de tensions diplomatiques entre les deux pays. Et désormais, pour tout ce qui concerne le secteur trčs sensible des technologies de Défense, la Russie ne souhaite plus collaborer avec la Chine, ŕ tel point que, pour la conception de son porte-avions Ť Liaoning ť, Pékin a dű se passer de composants électroniques indispensables qui lui avaient été, ŕ une époque, promis par Moscou.
En 2008, la Chine avait officiellement déclaré cesser toute forme de plagiat.
En 2012, Pékin et Moscou qui sont – est-ce bien nécessaire de le rappeler – alliés, avaient entrepris de signer un accord historique. Mais une clause Ť d’interdiction de duplication illégale ť, avait finalement convaincu les Chinois, de ne pas signer. Aveu implicite…
Bastien Otelli – AeroMorning

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