Apparue il y a plus de quarante ans outre-Atlantique, la culture « Business Angels » est naturellement plus ancrée dans le système américain. En effet, avec un investissement annuel de 20 milliards d’euros, l’Union Européenne et, à fortiori la France, font pâle figure avec respectivement 4 milliards et 125 millions d’euros selon une étude menée par Fundme.fr, une plateforme de mise en relation entre investisseurs et startup. Notamment, la France, avec ses 8 000 acteurs contre 50 000 outre-Manche, se trouverait bien en dessous du Royaume-Uni qui se place loin devant les autres états européens que ce soit en termes de nombre de Business Angels ou de montants investis. Mais forte de ses nombreuses associations d’investisseurs, la France commence à se démarquer. L'étude dévoile également un portrait-type de ceux-ci.
Un écosystème d’associations
Ainsi, l’Hexagone compte 84 associations de Business Angels réparties sur tout le territoire. Ayant pour objectif de sélectionner les meilleurs startups et de les présenter à leurs membres pour les faire investir, ces entités ont investi en 2012 40 millions d’euros dans 352 entreprises, soit un investissement moyen de 114 Keuros. Par ailleurs, le ticket médian du secteur est d’environ 20 Keuros, mais on observe une concentration des investissements (52%) en deçà de cette barrières. Parmi les 8.000 Business Angels français répertoriés, environ 4.000 sont inscrits dans une association. Il s’agit de la proportion la plus élevée en Europe. A titre de comparaison, en Grande-Bretagne, seulement 10% des 40.000 Business Angels sont membres d’associations. Cependant, l’histoire montre qu’au fil du temps, la part des Business Angels membres de réseaux diminue régulièrement. Cette situation traduit donc une plus grande maturité du secteur au Royaume-Uni qu’en France.
Un “morphotype” Business Angel ?
Sans surprise, l’e-commerce, l’High-Tech et les logiciels s’accaparent la plupart des investissements (35%) quand les énergies renouvelables en attirent 7% et le luxe, les médias ou les réseaux sociaux chacun 5%. L’écrasante majorité des investisseurs sont des hommes. On en dénote en effet 94% en France. La situation est très similaire à l’échelle européenne puisque l’ EBAN ne compte que 5% de femmes Business Angels. Un tiers des acteurs du financement se situe en Ile de France. Par ailleurs, plus de la moitié (56%) des Business Angels français sont passés par des écoles de commerce, HEC (8%) et l’ESSEC (7%) en tête. Les 44% restants sont issus d’écoles d’ingénieurs ce qui dénote donc un fort niveau d’éducation des acteurs du fonds d’amorçage. Enfin, ce sont plus précisément les créateurs d’entreprises qui sont surreprésentés. Ils composent 52% des Business Angels pour seulement 0,3% de la population active. Les 48% de non-entrepreneurs travaillent dans leur quasi-totalité dans le Web ou dans la finance.