Quoi qu’il en soit, toutes ces prostituées prétendument « volontaires » et non soumises à des proxénètes sont l’arbre qui cache la forêt de toutes celles et ceux qui subissent cette situation jusque dans leur chair et leur âme et que l’on n’entend jamais ou bien trop rarement.
Cette surmédiatisation des femmes prostituées prétendument « volontaires » masque aussi la réalité de la prostitution masculine, certains moins répandue mais la plupart du temps ignorée, sans doute en partie parce qu’elle renvoie notre société machiste et patriarcale à de profonds refoulements. Et pourtant, les prostitués masculins sont souvent de jeunes garçons, plus vulnérables donc : le client des prostitués masculins goûte particulièrement la « chair fraiche ».
Derrière leur discours généreux – agrémenté, pour faire bonne figure, d’une condamnation outragée contre le proxénétisme - des opposants à la pénalisation des clients, il n’y a rien d’autre qu’un conservatisme déplorable : surtout, ne changeons rien, puisque, comme vous le savez bien, on vous le dit et le répète, « c’est le plus vieux métier du monde ». Il n’y aurait donc rien à faire. On pourrait d’ailleurs s’étonner que les pères-et-mères-la-morale qui se sont opposés au mariage pour tous ne viennent pas soutenir cette loi qui défend la dignité humaine. Mais cela n’a rien d’étonnant : ce sont eux aussi des conservateurs.
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PS : une fois n'est pas coutume, je salue la Une de L'Humanité de ce 27 novembre.