Le gouvernement fait voter une loi orwellienne
Publié Par Le Parisien Libéral, le 27 novembre 2013 dans Liberticides & CoLe gouvernement Ayrault s’apprête à faire voter un projet de loi de programmation militaire dont certaines dispositions étendent les possibilités de capter les données numériques de dizaines de milliers de personnes par an.
Par le Parisien libéral.
Alerte à la loi liberticide ! Et si même Le Figaro en parle, c’est que c’est très sérieux. Maintenant, on sait pourquoi le Président Hollande n’a pas hésité à :- ridiculiser la réputation de la diplomatie Française,
- s’abstenir de dire à Edward Snowden qu’il était le bienvenu au pays des Droits de l’Homme,
- empêcher le président Morales de traverser l’espace aérien français.
Si la réaction de la France a été aussi mole face au « scandale » des écoutes de la NSA, c’est probablement parce que la France, qui a déjà un arsenal juridique liberticide impressionnant, rêve de rendre ridicule le Patriot Act avec tout ce que nos députés socialistes, démocrates & républicains, veulent faire passer discrètement, entre deux polémiques sur la TVA qu’ils ne vont pas baisser.
L’Assemblée Nationale s’apprête donc à voter un projet de loi relatif à la programmation militaire pour les années 2014 à 2019 et portant diverses dispositions concernant la défense et la sécurité nationale, y compris :
- (article 12 chapitre VI) l’autorisation donnée à Bercy, à la police, à la douane ou à l’armée d’accéder aux infos relatives aux communications de leurs abonnés,
- (article 15 section 2) l’obligation pour les opérateurs téléphoniques de tout sauvegarder, à leurs frais, l’ensemble des infos relatives aux communications de leurs abonnés et d’en donner l’accès.
C’est rien ? On n’a rien à cacher ? Seuls les délinquants ont des choses à cacher ?
Déjà, n’oubliez pas que la définition de délinquance change selon la couleur politique du gouvernement. Depuis que Hollande, Valls et Ayrault ont pris les commandes du pays, ils ont réussi à extrader une ressortissantes française accusée à l’étranger d’un délit (d’opinion) non condamnable en France ou à envoyer deux mois en prison un jeune étudiant et manifestant anti-Hollande.
Ensuite, tout va dans le sens d’une extension sans limite des pouvoirs de contrôle de l’État pour toutes les catégories de la population : exit tax pour empêcher les riches de fuir (adoptée par Fillon), accès de la Sécurité Sociale au compte bancaire des chômeurs, droit pour la police de contrôler au faciès, sans justificatif, de fouiller votre coffre de voiture ou regarder votre historique de Pass Navigo, il n’y a plus de limites, et c’est légal.
Enfin, n’oubliez pas que pendant que les politiciens votent des lois qui nous rendent tous transparents vis-à-vis de l’administration, eux se réservent le droit de limiter au maximum l’accès à leurs propres informations. Si jamais vous aviez la mauvaise idée de vouloir contrôler le patrimoine de votre élu, ceci serait à vos risques et périls.
Le projet de loi sera sans doute adopté. Il viendra rejoindre le dispositif dont la Hadopi (elle existe toujours), la Loi du 14 mars 2011 d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure alias LOPPSI 2 et le plan Vigipirate font partie, pour toujours plus d’État, toujours moins de libertés.
Et à moins que nous, citoyens, affirmions clairement que nous ne voulons pas abandonner nos libertés pour une illusion de sécurité, et comprenions que la sécurité, non, ne peut dépendre de l’État, alors cela va continuer, comme dans n’importe quel pays qu’une intervention militaire de l’OTAN n’a pas fait changer de régime. Et l’OTAN ne viendra pas nous libérer pour restaurer la démocratie en France : nous en sommes un des piliers.
C’est uniquement en faisant pression pacifiquement sur les élus actuels ou en votant, démocratiquement, pour des gens pour qui les libertés civiles sont importantes (Parti Pirate, Parti Libéral Démocrate, Parti des Libertés, d’autres peut-être) que nous feront en sorte que le terrorisme cesse de gagner sa guerre, ici chez nous en France. Les quelques amoureux des libertés au Parti Socialiste, comme l’ex-député parisien Serge Blisko, ont été écartés depuis longtemps.
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