Interview de David Van Hemelryck, fondateur de hollande-demission.fr
Publié Par Xavier Driancourt, le 27 novembre 2013 dans Liberticides & Co, Police, Société, Sujets de sociétéDavid Van Hemelryck s’est rendu célèbre par sa banderole publicitaire « hollande-demission.fr » tractée par un avion au dessus des plages cet été. Puis par sa récente arrestation au volant de son véhicule à ces mêmes couleurs, saisi par les autorités sans qu’un motif légal apparaisse clairement dans les médias. Nous avons rencontré ce polytechnicien pour mieux comprendre la nature de son initiative et tenter de qualifier juridiquement les événements qu’il a vécus.
Propos recueillis par Léopold Sarroyan et Xavier Driancourt.
1- Une méthode non violente – 2- Un objectif : le référendum révocatoire – 3- Son regard sur les parralèles avec des mouvements étrangers contemporains ou plus anciens – 4- La répression dont David Van Hemelryck explique être victime .
1- Une méthode non violente
Quel a été votre parcours militant ?
J’ai commencé à militer le 24 mars, un peu à reculons parce que j’avais constaté au cours des manifestations de « la manif pour tous », que le gouvernement ne renterait pas du tout dans une négociation. Je croyais que ces actions n’auraient aucune efficacité. Ce qui m’a poussé par la suite à m’investir ce n’est pas de voir l’efficacité du mouvement, c’était de voir l’enthousiasme d’une partie de la population à se battre pour ses valeurs, chose qui était nouvelle pour moi.
Aviez-vous eu auparavant un engagement pouvant avoir une connotation politico-sociale ?
Non.
Êtes-vous familiarisé avec la lutte non violente popularisée par Gene Sharp à partir de 1973 ?
Nous revendiquons la non violence comme principe et comme méthode. Sur mon site, j’ai publié un ouvrage libre de droit [écrit par Gene Sharp et édité par] l’Institut Albert Einstein, qui détaille ces méthodes non violentes. Effectivement je m’en inspire puisque si elles ont permis à des peuples de retrouver leur capacité à s’exprimer en politique et reprendre leur destin en main, elles peuvent particulièrement aider notre peuple en France à libérer les énergies et reprendre notre destin en main ce qui est ce que je souhaite à travers le référendum que nous demandons.
Que pensez-vous de la destruction de portiques écotaxe ou de radars automobiles ?
Quand la colère des bonnets rouges, puisqu’on parle d’eux, s’exprime aussi graphiquement, je ne suis pas à leur place pour juger cette colère qui néanmoins est un mouvement de fond en France.
Comment expliquez-vous les atteintes aux droits de l’homme dénoncées sous la présidence de François Hollande ?
Il est clair que Monsieur Hollande désespère de retrouver une cote de confiance convenable et que son gouvernement fait usage de tout dans l’actualité de manière désordonnée pour assoir une légitimité qu’il n’a plus. Face à cela et en présence de contestations qui sont légitimes, il cherche à tout prix à les faire taire. C’est pour cela que sur l’opération dont nous parlerons plus tard de la voiture hollande-démission c’est avec une urgence que les pouvoirs publics réservent d’habitude aux actes terroristes que les forces de l’ordre sont venues arrêter le parcours de la voiture.
Avez vous une opinion sur les mouvements de masse (tondus, manif pour tous, bonnets rouges, etc.) et leur éventuelle convergence ?
Leur liste est incroyablement longue ! Cela montre qu’il y a aujourd’hui un mouvement de fond de contestation que je soutiens parce qu’au-delà du ras-le-bol il exprime aussi une prise de responsabilité du peuple face à un gouvernement qui fuit ses responsabilités. Je soutiens tous les mouvements tant qu’ils sont non violents.
N’avez-vous pas l’impression que depuis 10 ou 20 ans la contestation monte quel que soit le président ?
Il y a des dysfonctionnements dans l’État qui sont avérés, qui pour moi seraient corrigés par une responsabilisation accrue du peuple français dans le pouvoir. C’est pour cela que nous demandons un référendum. Ces dysfonctionnements du système sont d’autant plus porteurs de conséquences graves quand il n’y a pas de capitaine du navire.
Le slogan « dictature socialiste » ne vous semble-t-il pas excessif ?
Je n’ai pas employé ce terme. Des proches l’ont utilisé. [J'ai parlé de] dérives autoritaires. [...] Je souligne que les dérives autoritaires de la répression sont présentes dans des propositions intolérables dans une démocratie. C’est une chose que beaucoup de citoyens n’ont pas eu à voir. En médiatisant cette répression, je montre un visage [de l'action gouvernementale].
Votre départ de « Hollande dégage » est-il lié à la vulgarité de ce site ?
Ils ont leur propre rédacteur. J’ai [quitté] Hollande Dégage parce que ce mouvement avait ouvert la discussion avec un parti en particulier. Quand on propose de revenir à la responsabilisation du peuple et au dialogue national, il faut être prêt à la discuter avec tout le monde.
Pourquoi avez-vous choisi pour titre-slogan « Hollande démission » ?
Notre slogan « Hollande démission » a été choisi après un sondage que j’ai fait sur le site « prisonnier politique », un site consulté à l’époque par des militants pro famille dépités de la répression non démocratique utilisée par le gouvernement. « Hollande démission » est arrivé en tête dans des proportions incroyables. Ce slogan, fort, résolu et déterminé, demandant plus de démocratie au final, était fédérateur, au-delà de ceux qui l’avaient choisi.
2- Un objectif : le référendum révocatoire
Quels sont les fondements constitutionnels du référendum ou de la révocation présidentielle ?
Il y a trois fondements à ce référendum [que nous demandons].
- Le premier c’est, pour la transition la plus douce possible, d’utiliser la loi de 2008 sur le référendum d’initiative partagée pour introduire une motion de censure présidentielle. Il faut 185 députés et ensuite 10% du corps électoral soit environ 4 millions [avant de lancer le référendum au suffrage universel] et il y a 6 mois pour les réunir.
- Le deuxième fondement est dans le mot même de motion de censure. Il est prévu dans une démocratie digne de ce nom un contre pouvoir au gouvernement par l’exercice potentiel d’une motion de censure. Le quinquennat fait que le président gouverne comme un super Premier ministre immunisé à toute motion de censure. Il y a eu là une perte de démocratie et ce qui s’exprimait par une motion de censure envers le Premier ministre devrait pouvoir s’exprimer dans une motion de censure envers le président par l’assemblée qui l’a élu c’est-à-dire l’assemblée que j’appelle universelle. C’est un argument de continuité constitutionnelle et de cohérence constitutionnelle avec les constitutions qui ont précédées.
- Le troisième point est, comme le dit Guillaume de Thomas, que la démocratie précède le droit [positif]. Toute constitution est l’expression de la volonté du peuple. [De ce point de vue] le référendum [qui exprime la souveraineté populaire] est au dessus de la constitution.
Quel serait le timing de cette initiative référendaire ?
Au cours des prochains mois nos actions chocs et la répression que choisit ce gouvernement porteront à connaître le mouvement de manière croissante. D’ici quelques mois, nous nous intéresserons aux hommes politiques pour réunir ces 185 signatures de députés et sénateurs. C’est possible à mon avis en moins d’un an d’avoir un référendum pour amender la constitution.
Que pensez-vous plus généralement de la démocratie directe ? Un modèle retient-il votre attention ?
Il est souvent cité : la Suisse. C’est un pays plus petit et avec d’autres mentalités. Je crois que si on y réfléchit bien on peut proposer de façon intelligente et moderne un mode de démocratie qui plaise à la nation française. Il n’y a qu’à voir le succès des consultations permanentes qui existent sur les journaux à droite et à gauche où les Français s’expriment, ce qui montre une adhésion avec l’idée de s’exprimer sur tous les sujets.
La légitimité des droits fondamentaux n’est-elle pas supérieure à celle de la loi majoritaire ?
Il y a un texte qui va dans votre sens, c’est la déclaration des droits de l’homme. Par exemple une majorité ne saurait opprimer une minorité. C’est un texte fondateur et ce texte via son article 35 donne à un peuple le droit à l’insurrection si le gouvernement ne représente plus sa volonté.
Où en sont les chiffres de votre initiative ?
L’initiative « Hollande démission ! » a commencé par la banderole aérienne tour de France qui a été largement médiatisée. Plus de 700 000 lecteurs du Figaro Magazine ont pu découvrir dans une double page le combat que nous menions. Le cercle des gens qui participent activement ne cesse de grandir. Je suis entouré de gens qui travaillent à temps plein pour ce combat démocratique. Il y a une quantité de gens qui souhaitent participer qui souhaitent s’engager. On n’arrive pas à encadrer toutes les aides qui souhaitent nous rejoindre. Le chiffre des signatures, dispersé entre plusieurs pétitions rivales, est incroyablement dynamique. À chaque fois qu’on fait une action, la médiatisation qui s’ensuit permet des croissances de l’ordre de 500% en une semaine. [Actuellement nos signatures se comptent déjà en] dizaines de milliers.
3- Regard sur les parallèles avec des mouvements étrangers contemporains ou plus anciens
Que pensez-vous des Tea Parties ?
Je ne les connais qu’imparfaitement. En France ils ont la réputation de venir d’une frange très conservatrice du parti républicain [et de] promouvoir un libéralisme un peu sans fondement. Cela sort complètement de mon combat qui n’est pas de trancher à la place du peuple puisque moi j’essaye simplement d’apporter au peuple la capacité à prendre son destin en main. Cependant certains des combats qu’ils mènent sont intéressants. À travers le monde, les gens sortent des systèmes politiques habituels. C’est la marque que la volonté populaire cherche à court-circuiter cet amoncellement de notables qui prétendent représenter la volonté populaire.
Faut-il une génération de lutte pour changer de régime, à l’image des révoltes contre le communisme, débutés en 1956 ?
Je pense que cela peut être dû à deux choses. D’une part, la dureté de la répression et la capacité de certains services publics à la mettre en œuvre ou leur adhésion à la répression, d’autre part, la capacité du peuple à s’emparer de techniques non violentes de contester cette répression. C’est allé beaucoup plus vite en ce qui concerne Gandhi en Inde par exemple. Gandhi a su insuffler une énergie dans sa contestation non violente.
Le slogan « Hollande Dégage » fait-il référence au « Ben Ali dégage » du printemps arabe ?
Je ne compare pas cela avec la situation en France. Il y a des différences dont on ne me fera pas dire que ce sont des similarités. Cependant, indépendamment de la sévérité de la répression c’est un droit inaliénable des peuples à disposer de leur destin.
4- La répression dont David Van Hemelryck explique être victime
Que pensez-vous des incarcérations que vous-même ou d’autres opposants prétendent avoir subies ?
Cela fait la troisième nuit que je passe au milieu de couvertures qui ne sentent pas très bon. Une garde à vue, à échelle de temps comparable est bien moins agréable que toute autre forme de cellule dont dispose la république. L’officier de police judiciaire en théorie et dans le droit est l’unique responsable de la décision de placer le prévenu qui est supposé avoir commis un délit. Ce n’est pas en soi de la répression autorisée. C’est utilisé actuellement en répression minimale à titre dissuasif. Je répondrai à toutes les convocations que la police souhaite faire pour les besoins de l’enquête. Toute mise en cellule est donc politique.
Il y en a eu un [prisonnier d'opinion] récemment. Tous les éléments portent à croire que je suis moi aussi ciblé pour cela. Il n’y a pas de certitudes. C’est la première fois qu’ils préemptent mes actions. Jusqu’à présent ils agissaient dans la réaction très réactive. Là ils préemptent mon action ce qui prouve que les écoutes sont traitées. Pas seulement pour archivage mais traitées pour me provoquer à un moment où je serais incarcérable pour des raisons prétendument légales.
Comment s’est déroulée votre arrestation du 14 juillet ?
Le 14 juillet, j’ai crié « Hollande Dictateur », un peu provocateur, j’ai immédiatement été arrêté. J’ai filmé cette arrestation. J’ai demandé en permanence le motif de l’arrestation. Aucun motif ne m’a été communiqué car il n’y en a pas, si ce n’est un motif politique, donc illégal. Les CRS dépêchés sur place ont essayé de me retirer de force mon téléphone avec lequel je filme la scène pour faire disparaître les éventuelles preuves. Ils vont jusqu’à me casser le pouce en me retournant les doigts les uns après les autres. J’ai eu 6 jours d’ITT (NDLR : Incapacité Totale de Travail). Je ne suis pas le seul à avoir subi des violences gouvernementales au cour de ces derniers mois. Les histoires, les faits, les photos font que, aujourd’hui, un citoyen qui veut exprimer ses opinions et qui passe à coté d’un policier a peur de les exprimer présentement.
J’utilise des méthodes non violentes de résistance. Si les gens commencent à avoir peur des forces de l’ordre de manière spontanée, c’est qu’il y a quelque chose de pourri dans la République Française. Cela n’arrive pas du jour au lendemain qu’une population perde confiance aux forces de l’ordre.
Quelles sont vos relations avec les Bonnets Rouges ?
Les Bonnet Rouges ne sont pas qu’une organisation, c’est aussi désormais un symbole, un mouvement de fond que je soutiens. À Quimper quand j’ai déployé ma banderole « Hollande Démission » sur le flanc d’une colline, la foule des Bonnets Rouges a repris le slogan spontanément. Une vingtaine de personnes nous ont aider à la déployer.
La semaine précédant le 11 novembre, j’ai distribué des bonnets rouges.
Que s’est-il passé le 11 novembre ?
J’avais appelé à honorer les morts et j’avais discrédité la thèse suivant laquelle c’est au président de la faire : 1- il n’a pas la confiance des Français et 2- il est réputé être peu courageux. Ce manque de dignité du président appelait à une dignité accrue du peuple français qui était de venir massivement pour ce 11 novembre.
Le 11 novembre à 11h11 en 1918 est l’armistice donc on a appelé à aller auprès de la tombe du soldat inconnu autant que se pouvait vu les mesures de répression choisies par le gouvernement. Un gouvernement n’a pas à fuir la foule !
J’arrive au MacDonald’s des Champs Élysées où j’ai donné rendez vous à trois amis. Ils ont tous été arrêtés à 1,5 km des Champs-Élysée parce qu’ils portaient un sweat « Hollande démission ! ». Je me mets en positions pour observer ce qui se passe dehors. Je vois à coté de moi un homme des RG [NDLR Renseignements Généraux, unité jadis nommée ainsi, spécialisée dans le renseignement politique]. Je twitte immédiatement cela. Lui faisait semblant de parler avec une blonde à côté. Je sors de l’établissement. Il y avait beaucoup de CRS devant le MacDo ce qui montre bien que je suis surveillé. Je vais me mettre devant une caméra afin de bénéficier de sa « protection ». Tant que je suis devant la caméra, il ne se passe rien. En me retournant je vois cet agent des RG dont je viens de vous parler. Je lui dis : « je vous ai reconnu monsieur » ; il répond : « nous aussi on vous a reconnu ». Ma seule sécurité à ce moment-là est cette caméra. Le gouvernement veut me capturer car il considère que je suis l’organisateur de cette manifestation. Il est prêt à me mettre sur écoute, à me filer. En janvier je passe au tribunal pour « organisation d’une manifestation non déclarée » pour le 11 novembre.
N’y aurait-il pas des agitateurs qui théâtralisent les événements pour exagérer la répression policière ?
Je n’ai pas d’information suffisante pour répondre à cette question. En ce qui me concerne je ne théâtralise pas.
Que s’est-il passé le 13 novembre ?
NDLR : Il serait parti à 14h de la porte d’Orléans, détourné à 14h30 porte de Passy, immobilisé là près de 2 heures, arrivé à 16h30 au commissariat de l’UDJDR rue nationale (où son véhicule était toujours immobilisé le mardi 19 novembre) – mis en attente là plusieurs heures puis interrogé une heure et libéré vers 20h.
Qui vous filmait depuis la sortie du garage avec le titre-slogan « Hollande Démission » sur votre carrosserie ?
La Télé Libre.
Ou alliez-vous ? Pourquoi ?
Sur les Champs-Élysées, faire passer un message politique.
Comment se fait-il que deux motards des forces de l’ordre vous aient intercepté ?
Les premiers motards nous ont croisé au niveau de la porte de Versailles à peu près. Ils nous ont rattrapés. [Une fois détournés vers la porte de Passy puis immobilisés après la sortie] quantité de passants se sont arrêtés sur place. Le premier motard qui m’a arrêté m’a dit : « Monsieur, vous savez bien c’est un outrage au chef de l’État ». Ils ont arrêté de tenir cette ligne-là puisqu’ils ont arrêté de me parler pendant une bonne heure. Après, petit à petit, j’ai entendu par leurs conversations qu’on allait être emmené. J’ai vu arriver le remorqueur.
Que s’est-il passé après que vous ayez été emmené dans un véhicule de police ?
Les policiers m’emmènent à l’UDJDR, une unité spécialisée dans le traitement des délits routiers qui est située dans le 13ème, rue Nationale je crois. Les policiers au bout d’une heure de présence caricaturale avec beaucoup de motos, de motards, alors qu’il est évident que je n’allais pas m’enfuir et que je coopérais, affichaient leur scepticisme par rapport à la mission qu’ils étaient obligés de mener. Les policiers étaient plus que complaisants parce qu’ils n’avaient pas du tout confiance dans le rôle qu’on leur fait jouer. On ne m’a pas précisé le régime sous lequel j’étais interrogé. J’ai attendu 4h qu’on me signifie un motif [pour la saisie de mon véhicule] et ensuite on m’a interrogé pendant à peu près 1h. Je n’ai pas répondu aux questions puisque c’était une mascarade. On m’a remis la fiche d’immobilisation du véhicule. Il est [au mardi 19 novembre] immobilisé à ce commissariat. Selon mon avocat le procureur a 7 jours pour décider de la mise en fourrière – la fourrière étant un autre stade ou nous pourrions déclencher d’autres procédures. Le procureur gagne du temps en ce moment car ils n’ont pas répondu à notre lettre de mise en demeure. Le gouvernement choisit la répression et le fait de m’accuser sur le terrain juridique à des fins de m’intimider. Je choisis de ne pas me laisser intimider quand je porte les valeurs de la démocratie. Je prends avec mon conseil les actes nécessaires. Il semblerait d’après mon conseil que l’on soit en présence d’un vol par les dépositaires de l’autorité publique, ce qui est extrêmement grave.
En saisissant votre véhicule, les pouvoirs publics n’auraient-ils pas décidé de vous accorder de la notoriété ?
Aujourd’hui le gouvernement ne maitrise plus rien. Ils ont eu cette impression d’être débordés par une voiture qui pouvait tourner sur les Champs-Élysées au vu de la presse internationale.
Quelles conséquences aura la répression que vous dénoncez ?
J’ai fait le tour de la France avec une banderole. Je poursuis un combat avec une priorité : la démocratie. J’ai un mode d’action qui est calculé, contrairement à ce que certaines personnes pourraient croire, qui est une stratégie gagnant-gagnant, et le gouvernement perdant-perdant car il n’a pas de légitimité populaire. Soit le gouvernement réprime et effectivement ce faisant il choisit une dérive autoritaire et c’est grave, soit je fédère le mouvement qui dénonce l’incompétence du gouvernement et ça, pour un gouvernement qui est impopulaire, c’est insupportable. Donc le gouvernement est perdant-perdant et les citoyens sont gagnants-gagnants. C’est l’État qui choisit la répression. Il pourrait très bien avoir laissé la voiture circuler sur les Champs-Élysées. Un gouvernement sûr de lui tolère la contestation. Aux USA, sans que cela soit un gouvernement parfait, cela fait 30 ans que divers militants plantent leur tente devant la Maison Blanche sans aucune répression. Un gouvernement comme celui de la France ne le supporte pas. Il y a là quelque chose de problématique dans une démocratie.