Depuis qu’ils fêtent leurs 50 ans de carrière, les Rolling Stones n’arrêtent plus de faire l’actualité. Les Increvables viennent de mettre en vente les billets pour un concert à Adélaïde (Australie) le 22 mars 2014 qui devrait préfigurer le départ d’une tournée appelée « Far East & Down Under » se poursuivant par la Nouvelle-Zélande, le Japon et la Chine. A suivre de près donc. Sinon, pour les mordus de chez mordus, ou pour les béotiens, je signale que le magazine Rolling Stone (France) vient de sortir au début de ce mois, un hors-série The Rolling Stones : l’album des 50 ans (9,90 euros chez votre marchand de journaux) avec des photographies inédites de Tony Scott, le plus souvent en Noir&Blanc. C’est complet, tous les disques sont chroniqués, toutes les dates de concerts en France sont listées sur une page… mais rien d’inédit non plus.
Enfin j’en viens à mon billet du jour, ce coffret 2 CD + 1 DVD, restituant les deux concerts donnés à Hyde Park (Londres) en juillet dernier. Les deux CD reprennent les mêmes titres que le disque téléchargeable sur iTunes durant quelques semaines en août dernier.
Si les CD contiennent dix-neuf morceaux, le DVD n’offre en continuité que seize titres, c'est-à-dire que sont exclus du film Tumbling Dice, Emotional Rescue, Paint It Black et Before They Make Me Run mais qu’on y trouve Happy. Ces absences se retrouvent néanmoins dans les trois bonus. On peut légitimement se poser la question, pourquoi ne pas avoir intégré les deux premiers bonus dans le concert lui-même, la fluidité de lecture en aurait été simplifiée sans dénaturer un concert type des Stones ? Le troisième titre restant logiquement un bonus, puisque Keith Richards ne chantant jamais plus de deux titres sur scène, il était normal de ne pas l’incorporer au track-listing.
Le film évoque vaguement celui de Woodstock, introduction aérienne, champ de tentes, foule de spectateurs déambulant avant concert, plan de terrain couvert de détritus après concert, toutes les images ne venant pas de Londres mais couvrant aussi le show de Glastonberry. Par ailleurs, durant le concert lui-même, de courts plans du Hyde Park de 1969 sont introduits dans la narration musicale ainsi que des interviews des musiciens comme des spots de pub (Attention les sous-titres ne sont pas fournis par le DVD !) et beaucoup trop à mon goût, de plans sur les spectateurs. Autant dire que je ne trouve pas ce film particulièrement réussi, même si j’ai pris plaisir à le visionner…
Les images qui m’ont marqué, la main bagousée de mort de Keith Richards allumant d’un geste désinvolte son clope, sur Honky Tonk Woman Jagger enfilant un vêtement blanc rappelant la chasuble bouffante qu’il portait en 1969, le Hello ! laconique de Charlie Watts à la foule, Mick Taylor dont l’allure d’éphèbe n’est plus qu’un ancien souvenir qui décoche néanmoins un long solo sur Midnight Rambler mais reste anecdotique sur Satisfaction, sur Gimmie Shelter la love parade entre Mick et Lisa qui pourrait être ridicule vu l’âge des tourtereaux mais qui passe la rampe, Keith prenant sa pose désormais classique de héron sur Jumpin’ Jack Flash et enfin la cape noire synthétique de Wisigoth que Jagger enfile pour Sympathy For The Devil.
Mais plus important que tout cela, ce sont les sourires qui marquent le plus. Ceux des spectateurs bien entendu, mais ceux aussi des musiciens qui semblent prendre un réel plaisir à se retrouver à Hyde Park plus de quarante ans après. Même Mick Taylor sourit, c’est vous dire !