Ayant arrêté mon activité professionnelle, j’avais un peu de temps à consacrer aux autres. Je travaillais avant dans un collège et j’ai mis en place la Course contre la Faim pendant 5 ans. Lors des séances de sensibilisation des élèves, j’avais été très frappée par cette phrase : « un enfant meurt de faim toutes les 5 secondes dans le monde ». Je me suis dit que j’allais essayer de faire quelque chose pour améliorer ce problème à mon très modeste niveau !!
Depuis combien de temps es-tu bénévole chez Action contre la Faim ?J’ai commencé à venir travailler 2 jours par semaine chez ACF en septembre 2011. J’assure aussi des séances de sensibilisation dans des collèges pour la Course contre la Faim et dans des écoles pour le Dessin contre la Faim.
Pourquoi as-tu choisi d’animer bénévolement des séances de sensibilisation dans les établissements scolaires inscrits à la Course contre la Faim ? Quelles ont été tes motivations ?Comme j’ai été professeur pendant 25 ans et principale adjointe de collège pendant 7 ans, je crois connaître un peu les jeunes de collège, j’aime beaucoup m’adresser à eux et discuter avec eux. Je suis contente de me retrouver devant un groupe de collégiens, de les sensibiliser au problème de la malnutrition dans le monde, de les convaincre de se bouger pour trouver des parrains, de courir le mieux possible et d’aller récupérer l’argent ensuite.
Que retiens-tu de cette expérience ?Les séances de sensibilisation sont toujours un moment fort. On se retrouve face à des groupes plus ou moins motivés au départ, mais il est très rare que les élèves ne soient pas partants, voire enthousiaste, à la fin de la séance de sensibilisation. Je suis parfois ressortie très fatiguée de 4 heures de séance, mais toujours très heureuse. Il y a toujours un écho auprès des élèves quand on leur montre le périmètre du bras d’un enfant souffrant de malnutrition aigüe.
Qu’est-ce qui te plaît dans cette mission ?Le contact avec les élèves, les échanges avec eux, l’impression de les convaincre et de les motiver.
Que dirais-tu à une personne, qui hésiterait à s’engager, pour l’encourager à devenir bénévole pour la Course contre la Faim ?C’est un projet formidable. Les séances de sensibilisation sont des moments d’échange, pendant lesquels on rencontre des jeunes de tous les âges. Il est passionnant de les motiver.
Par ailleurs, ces séances sont très bien préparées par la formation que l’on reçoit au préalable chez ACF. On n’a qu’à suivre un canevas préétabli et c’est très facile, même si on n’a pas spécialement l’habitude de parler en public et à fortiori à des adolescents.
Assister à une course dans un collège est aussi une expérience très heureuse. Une ambiance de fête et de joie règne toujours durant ces courses … même si parfois il pleut en mai ! Tout le monde est toujours conscient qu’il court ou qu’il encadre pour une très bonne cause.
Peux-tu nous raconter un souvenir marquant lié à tes interventions dans les établissements scolaires ?Dans une école primaire, une élève est venue me voir à la fin de la séance de sensibilisation avec une enveloppe pleine de pièces. Elle avait vidé sa tirelire d’avance, elle se rappelait de l’année précédente qu’un enfant mourait de faim toutes les 5 secondes et voulait donner toutes ses économies !
Lors d’une séance de sensibilisation dans un collège, des élèves de 3ème ricanaient au fond de la salle : « Madame, pourquoi on rapporterait de l’argent pour eux, nous aussi on est pauvre, on n’ a pas d’argent… Est-ce qu’eux ils nous aident… ? ». Le professeur présent voulait les exclure de la salle, mais après avoir vu le film sur le Tchad ils se sont tus, ont même posé des questions et ont juré à la fin de l’heure de faire le plus de tours possibles pendant la Course.
As-tu déjà eu l’occasion d’assister à une course ?J’ai déjà assisté à de nombreuses courses. Sous le soleil, sous les nuages ou sous la pluie…. ce sont toujours des évènements formidables. Cela soude tous les élèves, le corps enseignant, le personnel administratif et les intervenants extérieurs. Tout le monde a le même objectif : rapporter le plus d’argent possible pour les enfants qui souffrent de malnutrition. Un évènement à ne pas manquer !
Qu’est-ce que t’as apporté la formation des bénévoles aux séances de sensibilisation ?La formation permet de se sentir sûr de soi face aux élèves. Les différentes étapes des séances avec les élèves sont très « balisées ».Il y a peu de place pour l’improvisation, ce qui est très rassurant. On anticipe en formation toutes les questions que pourront poser les élèves. Si par ailleurs on a un doute, il ne faut pas hésiter à dire : « écoute, je vais vérifier et j’enverrai la réponse à ton professeur ».