copinage et amitié

Par Jjs

Informations sur un colloque organisé par l'Université de Sherbrooke.

En principe une intervention se devra de distinguer " amitié" et "copinage".

Le "copinage" est proche du "coquinage". En français il doit renvoyer certainement à des tendances sado mascochiste qui existent dans certains groupes où bien et mal sont totalement confondus comme le font tous les sado masochistes.

Le problème débute sans doute par cette inversion...

Aristote dans son grand Livre sur l'Amitié (Ethique à Nicomaque L. VIII) évoque ce qu'est l'amitié et il note que la réelle amitié est celle qui unit ceux qui ont le sens du "commun" ou du "bien commun". Cette amitié est le fait de ceux qui s'assemblent pour que ce bien soit à l'oeuvre. Ils sont liés, ils ont des affinités et celles-ci ne servent pas à se faire le mal mais à se faire du bien. Le copinage est l'inverse : il introduit le mal dans la cité et à terme finit par faire du mal à ceux qui prétendent en bénéficier car cette association finit tôt ou tard par ressembler à une association de malfaiteurs.

Seule une éducation à la distinction pourrait nous permettre avec finesse de distinguer et de mettre en oeuvre l'amitié et exclure le "copinage". Certains aujourd'hui attaquent l'amitié réelle en bons démagogues et ils profitent de l'aveuglement général pour que celui soit confondu avec le copinage.

Ce faisant ils ajoutent de l'inversion à l'inversion, du masochisme au masochisme. En effet non seulement ils favorisent "en douce" le copinage mais ils véhiculent une idée assez répandue dans le monde contemporain d'une amitié impossible entre les hommes lorsqu'ils ont une once de pouvoir ou lorsqu'ils n'en ont pas. Ils créent de la dépression sur la dépression. Ils attaquent ce qui est noble doublement en eux-mêmes et pour les autres.

  Malheureusement la logique médiatique vulgarisante contemporaine ne permet pas d'effectuer ce travail de distinction.

Dans un beau texte sur Xénophon, L Strauss rappelle que cet auteur avait loué les Perses car en un autre temps, celui de Cyrus, ils avaient supprimé l'éducation par la violence et par la répression du peuple par l'éducation tout court.

  Cette éducation si elle devait avoir lieu devrait certainement débuter par le rappel des distinctions.

Merci à nos amis québecois de ce colloque. Ceux que cela intéresse peuvent me contacter par le biais de ce blog également.

Colloque international en éthique appliquée
Corruption, conflits d’intérêts, copinage :
que peut l’éthique devant nos problèmes actuels?
 
Comment favoriser l’intégration du souci éthique par les acteurs publics ? Les scandales politiques et
économiques actuels ainsi que leurs impacts sur la confiance des citoyens et la vitalité de la démocratie
montrent que cette tâche est nécessaire et urgente, mais aussi difficile. Une des ambitions de l’éthique a
longtemps été de proposer un lieu de réflexion et un passage obligé pour redonner sens à la gestion, la
gouvernance et la vie sociale et politique. Cependant, au vu de la persistance de problèmes comme la
corruption, la collusion, les conflits d’intérêts, le copinage et la prévarication, nous sommes conduits à nous
interroger : que peut vraiment l’éthique ? Peut-elle être un vecteur pertinent de transformation sociale ? À
quelles conditions et par quels moyens ? Le contexte d’exercice de l’éthique a également changé, car son
propre succès depuis quinze ans, au Québec du moins, non seulement fait peser sur elle des attentes plus
élevées, mais la laisse aussi en proie à une instrumentalisation sociale croissante. Comment peut-elle
prétendre transformer ce milieu qui la transforme en retour ? Pour répondre au mieux à des questions de
ce genre, il est nécessaire de passer au crible la situation actuelle de l’éthique et de dépasser les idées
reçues à son sujet.
 
Par exemple, l’éthique serait créatrice de sens, et on l’oppose ainsi à la morale qui serait l’instance des
interdits ; or le terme ‘éthique’ revenu en vogue dans le discours public ne désigne semble-t-il que cela. De
même, l’éthique est fréquemment comprise, en termes sociologiques, comme mode de régulation sociale
autonome, suppléant les insuffisances de l’État et du droit ; mais les phénomènes de corruption et de
collusion montrent peut-être justement les limites des approches autorégulatrices. De plus, dans le
domaine social et politique, l’éthique est souvent identifiée à la promotion du dialogue en vue d’un ‘vivre-
ensemble’ harmonieux ; or cette idée semble ne viser que les dispositions des citoyens et négliger les
dispositifs institutionnels. Enfin, envisagée comme discipline cette fois, l’éthique se considère souvent
comme enquête, au plus près des particularités des cas ou du terrain ; en quoi diffère-t-elle alors d’autres
approches du même genre en sciences humaines et sociales ? Quelle est sa spécificité méthodologique et
épistémologique ? Inscrite dans cette réalité sociale qui serait à transformer, l’éthique ne devrait-elle pas
se transformer elle-même, et se penser à neuf, selon de nouvelles avenues ?
 
Ces interrogations témoignent du travail effectué par la Chaire d’éthique appliquée de l’Université de
Sherbrooke qui célèbrera son 15e anniversaire en 2014. Le présent colloque international vise à rassembler
des acteurs et des penseurs de différents horizons et à leur fournir une occasion de réfléchir en profondeur
et concrètement à des questions de ce genre. Pour cela l’interrogation sera ici poursuivie selon trois angles
ou trois axes privilégiés. I) Tout d’abord, l’éthique sera envisagée dans son face à face avec les problèmes
publics devenus aigus de corruption, de népotisme et de prévarication, même si nos sociétés en
connaissent bien d’autres. II) Ensuite, nous concentrerons l’examen de ses capacités de transformation
sociale en interrogeant deux de ses principales modalités d’action, soit l’intervention en éthique et les
activités de formation des acteurs. III) Enfin, l’interrogation portera sur l’éthique comme discipline
académique et comme discours social, selon ce qui la caractériserait théoriquement, à titre de méthode et
de savoir spécifiques. Le colloque occupera trois journées entières, les 21, 22 et 23 mai 2014, afin de
donner amplement le temps de discuter les questions propres à chacun des axes.
 
 
 
 
JOUR 1 : CORRUPTION, NÉPOTISME ET AUTRES PROBLÈMES DE GOUVERNANCE : QUELLE
LECTURE ÉTHIQUE ?
La collusion, les conflits d’intérêts et autres phénomènes du même genre sont susceptibles de nombreux
diagnostics. D’un côté, il y a ceux pour qui ils incarnent notre perte de sens moral, alors que pour d’autres,
ils renvoient à l’insuffisance des appareils ou dispositifs légaux et normatifs régulateurs des conduites. Au-
delà de ces deux lectures, tous conviennent que la multiplication de ces problèmes doit nous inciter à
rechercher de nouvelles manières d’en faire l’analyse et de proposer des correctifs. Ces conduites sont-
elles une manière de répondre ou de s’adapter à une nouvelle configuration sociale, marquée par les
impératifs économiques en contexte de dérégulation? Ou sont-elles plutôt le symptôme d’une dérive de
systèmes complexes devenus leur propre mesure, rendant difficiles de penser l’ensemble du social, son
orientation et celle des acteurs ? Quelles sont donc, en d’autres termes, les causes, les enjeux et les voies
de solution éthiques de ces phénomènes qu’on ne peut désormais plus considérer accessoires ou
périphériques ? Il est important de commencer à répondre à ces questions avant de prétendre intervenir et
théoriser en éthique, puisque de ces réponses découlera la posture qu’adoptera l’éthicien, de même que le
type d’intervention qui sera privilégié.
 
JOUR 2 : COMMENT INTERVENIR ET FORMER FACE À CES PROBLÈMES ?
Face à ces problèmes de corruption et de conflits d’intérêts, les propositions d’intervention et de formation
en éthique ont proliféré ; mais quels types de transformations apportent-elles, et sont-elles pertinentes ?
Les interventions se répartissent en deux grandes tendances : celles renforçant des dispositifs régulateurs,
pour en informer ensuite les acteurs, et celles favorisant l’autonomie de jugement des acteurs, souvent
pour pallier aux dysfonctionnements de ces dispositifs. Ces deux tendances en apparence opposées
peuvent-elles collaborer dans un même projet d’‘infrastructure éthique’ ? Dans ce contexte, les demandes
de formation en éthique proviennent aussi bien des titulaires de charges publiques, des professionnels que
des citoyens, et les manières de les former au sein d’espaces de formation publics (les universités), semi-
publics ou privés sont nombreuses. Mais former et se former en éthique implique-t-il l’adhésion à un
nouvel univers normatif, ou suppose-t-il plutôt le développement d’une ‘compétence éthique’ propre à
transformer cet univers normatif ? On peut également interroger la portée sociale et politique de la
formation à cette compétence éthique : devrait-on parler de formation citoyenne et d’une capacité à
exercer un jugement politique, afin de naviguer dans ces milieux normatifs et axiologiques complexes et
hétérogènes ? L’intervenant et le formateur, enfin, doivent-ils s’effacer une fois la tâche accomplie, ou
devraient-ils assurer un suivi ?
 
JOUR 3 : THÉORISER EN ÉTHIQUE : POURQUOI FAIRE ?
Toutes ces approches et tous ces diagnostics sont reliés aux manières de concevoir l’éthique et aux
activités de recherche les concernant. Mais comment comprendre la recherche en éthique : est-ce une
démarche théorique et de quel genre, explicative, à partir d’une posture classique de surplomb, ou
interprétative, ou pragmatiste, davantage dans l’action ? Si on la comprend en lien étroit avec les pratiques
elles-mêmes, prend-elle les couleurs de la recherche-action ? Et si elle s’identifie avec l’effort du ‘praticien
réflexif’, est-elle encore une recherche productrice d’un savoir ? Dans l’un ou l’autre cas, l’inscription ou le
lieu institutionnel de ces savoirs pourra être différent : départements universitaires, chaires de recherche
et d’intervention répondant à des contrats, ou lieux mêmes de l’intervention et de la formation, c’est-à-dire
des organisations publiques ou privées, des ordres professionnels, etc. Dans ce dernier cas de figure, on
cherchera à préciser la posture du chercheur, de l’intervenant et du formateur, et surtout le déplacement
épistémologique et méthodologique requis, non seulement parce que l’interdisciplinarité lui paraît
nécessaire, mais parce que cela conduit à interroger en retour le besoin de théoriser et le statut des
savoirs. L’expérience et l’expérimentation occupant en éthique une place de choix, il s’agirait d’intégrer
dans une même démarche les pratiques transformatrices et les activités de théorisations :
transdisciplinarité ?
 
 
Nous invitons toutes les personnes intéressées à intervenir au colloque en éthique appliquée à
soumettre une proposition de communication par courrier électronique à Louise Campeau
(Louise.Campeau@USherbrooke.ca) au plus tard le 30 janvier 2014.
Format des propositions
. La durée des communications est de 30 minutes (elles seront suivies d’une période de discussion
d’environ 15 minutes)
. Les résumés doivent compter 1000 mots (excluant les références bibliographiques)
. Tous les résumés doivent être remis en deux versions (une version anonymisée et une version
précisant le nom et l’affiliation de l’auteur)
. La langue du colloque sera le français
Comité scientifique
. André Lacroix, titulaire de la Chaire d’éthique appliquée de l’Université de Sherbrooke et
professeur titulaire au département de philosophie et d’éthique appliquée de l’Université de
Sherbrooke
. Alain Létourneau, professeur titulaire au département de philosophie et d’éthique appliquée de
l’Université de Sherbrooke
. André Duhamel, professeur agrégé au département de philosophie et d’éthique appliquée de
l’Université de Sherbrooke
. Allison Marchildon, professeure adjointe au département de philosophie et d’éthique appliquée de
l’Université de Sherbrooke
. Richard Linteau, chargé de cours et intervenant en éthique appliquée
 
 
Dates à retenir
Soumission d’une proposition de communication
30 janvier 2014
Confirmation des propositions par le comité scientifique
28 février 2014
Inscription au colloque
1er mai 2014
Tenue du colloque
21, 22 et 23 mai 2014