« Depuis septembre 2012, Lek et Sowat se sont emparés des entrailles du Palais de Tokyo : des espaces secondaires, dedans dehors, des lieux sécuritaires inexploités entre la rue et l’institution. Leur architecture minimaliste marquée par le temps rappelle les lieux précaires et périphériques empruntés par les graffeurs : les friches industrielles, les dépôts de trains. »
Inaugurée le 21 Novembre au Palais de Tokyo, l’exposition Lasco Project met en scène le travail d’une cinquantaine d’artistes habitués à intervenir dans la rue. Après l’exposition de l’année dernière Les Entrailles du Palais située au sous sol du musée, les organisateurs Lek, Sowat et Hugo Vitriani récidivent cette fois en divisant la galerie autour de trois thèmes : Terrains Vagues, Zones de Faille et Tracés Directs. Les deux premiers se composent de plusieurs installations-assemblages jouant avec la fragilité des matériaux et les liaisons infinies entre l’architecture et l’écriture. On retrouve les interventions de O’Clock, Dran, Nassyo, Delta, Skki, Legz et beaucoup d’autres.
La troisième partie est en marge de l’exposition et se compose d’un court-métrage en stop-motion intitulé Tracés Directs . On y voit 20 artistes de rue enchaîner des figures sur un tableau noir d’écolier, alternant avec rapidité l’effacement, l’écriture, la disparition, la fragilité du texte, l’acte éphémère du dessin. La grotte de Lasco 2.0 prend enfin tout son sens, sa caverne remplie d’écritures révèle une démonstration magistrale cyclique de notre art d’aujourd’hui. A voir de toute urgence.
Photographies de Nicolas Gzeley et Silvio Magaglio
Tracés Directs / Direct Outlines from sowat + lek on Vimeo.
« Dans ce film en time-lapse, il s’agit de donner l’impression de découvrir des œuvres à travers les vitres d’un métro lancé à pleine vitesse. » Sowat