Les réformes des pensions sont en cours mais les défis demeurent concernant le caractère suffisant des pensions et les inégalités durant la vieillesse.
Le rapport indique que dans la plupart des pays de l’OCDE, l’âge de la retraite sera d’au moins 67 ans, pour les hommes comme pour les femmes, d’ici 2050. Cela représente un recul de l’âge de la retraite, par rapport aux niveaux actuels, d’environ 3,5 années en moyenne pour les hommes et 4,5 années pour les femmes.
Les réformes récentes signifient que la plupart des travailleurs qui entrent sur le marché du travail d’aujourd’hui recevront des pensions plus faibles que les générations précédentes et devront épargner davantage pour leur retraite. Travailler plus longtemps permettra de compenser une partie de ces réductions mais dans l’ensemble, chaque année de cotisation rapportera moins qu’aujourd’hui.
Les bas salaires ont en grande partie été protégés contre les baisses de prestations dans la plupart des pays de l’OCDE et ils bénéficieront d’une retraite représentant environ 70% de leurs revenus d’activité pour une carrière complète. En revanche, les salaires moyens ne recevront en moyenne que 54% de leurs revenus d’activité lorsqu’ils seront à la retraite, risquant ainsi de voir leur niveau de vie chuter de façon importante après avoir quitté le monde du travail. De la même façon, les hauts revenus ne recevront que 48% de leurs revenus d’activité mais ils sont moins vulnérables grâce à des économies personnelles et des investissements plus importants.
Alors que la recherche de l’équilibre entre la soutenabilité financière et sociale sera une question encore plus complexe dans les décennies à venir, d’autres défis se profilent. Le taux de pauvreté parmi les retraités a reculé, s’établissant à 12,8 % en 2010 alors qu’il était de 15,1 % en 2007, et il a reculé dans 20 pays, n’augmentant qu’au Canada, en Pologne et en Turquie. En fait, les enfants et les jeunes sont aujourd’hui confrontés à un risque de pauvreté supérieur, de 13,4 % et 13,8 % respectivement.Mais la pauvreté des personnes âgées est probablement plus élevée en réalité. Tous les retraités qui auraient besoin d’être aidés pour compléter leurs revenus ne sollicitent pas les aides dont ils pourraient bénéficier, par peur de la stigmatisation ou par manque d’information sur leurs droits. De nouvelles réductions dans l’offre de services publics comme les soins et services de santé pourraient affecter tout particulièrement les retraités.
En plus de l’impact des services publics sur le niveau de vie des retraités, le rapport analyse l’impact de la propriété du logement et du patrimoine financier sur les revenus des retraités. Environ 77% des plus de 55 ans sont propriétaires de leur logement, alors que la proportion n’est que de 60% chez les moins de 45 ans, bien que plus d’une personne sur cinq parmi les personnes âgées propriétaires de leur logement, en Europe continentale, continue de rembourser son emprunt.
Le patrimoine financier des retraités est très inégalement réparti, à l’intérieur même des pays et entre pays, ce qui tend à exacerber les inégalités dans la répartition des revenus de retraite. Il existe, en particulier, d’importants écarts de richesse entre hommes et femmes, et les femmes de plus de 65 ans sont particulièrement concernées car elles vivent généralement plus longtemps, perçoivent une pension moindre et risquent davantage de connaître la pauvreté si elles ont besoin de soins et services de longue durée. Par conséquent, si le logement et le patrimoine financier peuvent compléter les prestations de retraite publiques, ces actifs ne sauraient remplacer un revenu de retraite adéquat.
France
Le taux d’emploi des seniors a augmenté entre 2007 et 2012 mais des progrès restent à faire. Le taux d’emploi des seniors est passé de 55% à 67% pour les 55-59 ans, ce qui place la France au-dessus de la moyenne OCDE. Malgré leur progression de 16% à 22% entre 2007 à 2012, les taux d’emploi pour les 60-64 ans sont encore très bas par rapport à la moyenne OCDE située autour de 44% en 2012.
L’augmentation de l’âge légal de la retraite contribuera à l’amélioration de la situation dans le futur.
Aujourd’hui, l’âge effectif de sortie du marché du travail est encore parmi les plus faibles parmi les pays de l’OCDE. En 2012, il est estimé à 59,7 ans pour les hommes et à 60,0 ans pour les femmes, par rapport à 64,2 ans et 63,3 ans en moyenne dans les pays de l’OCDE.
L’allongement de la vie active pourra contribuer à la soutenabilité sociale et financière du système de retraite français. Les dépenses pour les prestations de vieillesse représentent 14% du PIB en France qui se situe en haut de l’échelle juste devant l’Italie et après l’Allemagne. Malgré un taux de natalité plus élevé que dans la majorité des pays de l’OCDE, le contexte démographique est favorable à une progression soutenue de telles dépenses à court et moyen terme. L’augmentation de l’espérance de vie et l’arrivée à la retraite des générations des baby-boomers en conjonction avec la baisse du nombre d’actifs cotisants par retraité exerceront une pression croissante sur les finances du système dans le futur.
Sur la base des données publiées par le Conseil d’orientation des retraites, la réforme des retraites en cours d’examen pourra combler environ un tiers du déficit estimé pour l’ensemble du système de retraite à l’horizon 2020 et ne suffira donc pas à en assurer l’équilibre. Un élément clé dans ce contexte est le travail : la solidarité entre générations et la pérennité financière du système de retraite y sont étroitement liées.
Le faible taux de pauvreté parmi les personnes de plus de 65 ans se situe autour de 5,4 % par rapport à 12,8 % en moyenne dans l’OCDE. De façon générale, les réformes des retraites implémentées au cours du temps ont protégé les bas salaires.
Toutefois les taux de remplacement nets (et bruts) pour les faibles revenus sont en dessous de la moyenne OCDE, tandis qu’ils se situent au-dessus de celle-ci pour les salaires moyens : 76% par rapport à 82% en moyenne pour les bas salaires et 71% par rapport à 66% en moyenne pour les salaires moyens.
Les personnes âgées reçoivent la majorité de leur revenu des transferts publics, mais ce pourcentage reste en dessous de la moyenne OCDE : 73% par rapport à 86% en moyenne. Mais d’autres ressources contribuent au niveau de vie des personnes âgées, comme par exemple les logements, la richesse financière et les services publics : 76% des personnes âgées de 65 ans et plus sont propriétaires de leur logement et, parmi celles-ci, une grande partie détient d’autres actifs financiers comme les assurances-vie.
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