MORT D'UN CHERCHEUR DE SONS
Je n'aime guère rédiger une chronique après la mort d'un artiste que j'admire tout particulièrement, même si c'est pour lui rendre un hommage post mortem, mais je tenais néanmoins à témoigner de mon immense admiration pour le regretté Bernard Parmégiani.
Beaucoup de choses ayant été dites et écrites ces derniers jours, je ne retracerai pas un fois de plus sa carrière, son œuvre, et la place qu'occupait ce compositeur dans la musique du XXe siècle.
Simplement, je ferai part ici de quelques rencontres, soit avec sa musique, soit avec l'homme lui-même, un personnage oh combien généreux qui a grandement contribué à m'ouvrir l'oreille et la curiosité sur la nature même des sons.
Ayant découvert un jour, par un ami, la Roue Ferris, je suis resté sous le charme de ce flux sonore tournoyant, scintillant, qui m'a sans aucun doute fait poser un premier pied, et une oreille, dans cet étrange univers des électroacousticiens qui coupaient collaient, ciseaux en main, des bribes de matières sonores glanées ça et là.
J'ai écouté cette musique astrale, souvent, casque sur les oreilles, lumière éteinte, le soir dans mon lit, une œuvre qui avait sur loi un effet psychédélique puissant, une façon de se projeter dans un champ d'étoiles qui m'entrainaient dans une ronde extraordinaire.
Un autre ami compositeur me fit alors découvrir De natura sonorum et alors là…
J'ai souvenir, il y a deux ou trois ans, à Chalon sur Saône, d'un "jeune homme" à l'œil vif et au sourire avenant, qui diffusait avec un plaisir visiblement partagé sa musique, dont certaines œuvres "de jeunesse" un brin rock and roll, saluait le public prestement, comme dans un mouvement de gymnastque très souple et gracieux, passait à table avec appétit, pour conter, avec le sourire, mille aventures électroacoustiques et autres choses de la vie, puis allait faire un brin de danse plutôt techno avec la jeune équipe du festival. La musique et le personnage montraient alors, d'un commun accord, une curiosité malicieuse et élégante, raffinée et humble, des élans fougueux qui traquaient la nature du son dans un bouillonement communicatif.
Tout un univers sonore rutilant, puissant, mystérieux, envoutant, ciselé et inimitable, et un homme d'une gentillesse sans pareille.
Parmé le généreux, le jubilant, l'homme des sons justes et sincères...
Site du compositeur Bernard Parmegiani
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