L'agence de notation Moody's a, de nouveau et pour la troisième fois dans la même année 2013, abaissé d’un cran la note de la dette souveraine de la Tunisie à « Ba3 » et l’a assortie d’une perspective négative.
Rappelons que la même agence de notation avait déjà dégradé cette note deux fois cette année. La première, à la fin du mois de février, avec le placement de la Tunisie dans la catégorie spéculative ( « Ba1 »). La deuxième dégradation date de la fin du mois de mai, avec la confirmation de cette chute à ( « Ba2 »).
Rappelons également qu'en août dernier, l’agence Standard & Poor’s a aussi abaissé de deux crans la note de la Tunisie ( à « B »)
Pour justifier sa décision, Moody’s égrène la longue liste des points faibles du pays : "l’incertitude politique et la polarisation grandissante (...) les difficultés accrues (du pays) pour trouver des financements externes", ses « déséquilibres persistants dans la balance des paiements et le système fiscal », et « l’état fragile des banques appartenant à l’Etat ».
Face à ce tableau, Moody’s indique que la note de la Tunisie pourrait encore être abaissée, notamment en cas « d’impasse politique persistante » et « de détérioration soutenue de la balance des paiements ». Elle ajoute qu’une amélioration de la note « est improbable dans un futur proche ».
Et de conclure, "le pays peine à relever une économie marquée par le chômage et la misère. Faute de visibilité politique et face à la multiplication des conflits sociaux et des violences, notamment celles orchestrées par la mouvance salafiste, l’investissement et la croissance sont en berne et les touristes manquent à l’appel". D.M.