26 novembre 2013
Le cœur de Bruxelles, c'est sa Grand'place. Là où convergent tous les pas, sillonnée en tous sens jusque tard dans la nuit, là où même sous la pluie les ors des façades luisent, un ensemble exceptionnel où chaque pignon raconte une histoire …
Une histoire pas tellement reluisante pour nous français, car la ville de Bruxelles fut l'objet d'une première dans l'art de la guerre.
Jamais encore on n'avait vu une telle catastrophe qu'en ce mois d'août 1695. Piétinant devant le siège de Namur, le maréchal de Villeroy souhaite se faire bien voir de Louis XIV par un coup d'éclat, espérant attirer les armées ennemies par une diversion. C'est alors l'époque où Louis XIV s'attache à accroître les frontières, trace le « pré carré » de la France par l'annexion progressive des possessions espagnoles du nord.
Bruxelles, ville pratiquement sans défense, va être systématiquement bombardée et incendiée.
Un tel bombardement de terreur, avec pour cible une population civile, étrangère au conflit, et destiné à impressionner une armée ennemie n'a pas de précédent. La ville est pratiquement détruite … On ne se demande plus pourquoi on ne trouve plus un édifice d'époque romane et on comprend l'extraordinaire homogénéité et l'harmonie des façades des maisons des Métiers qui enserrent la place comme autant de joyaux.
La reconstruction de Bruxelles prend seulement 5 ans … un record ! C'est l'architecte-ingénieur de la ville Guillaume de Bruyn qui en est le principal artisan. Les corporations s'endettent pour reconstruire la plus belle maison. L'émulation fait merveille.
Pour nous aujourd'hui, une des plus belles places du monde ….