D'année en année, la visite du domaine Rapet s'inscrit dans une logique incontournable, celle de l'assurance de taster de grands chardonnays et de grands pinots noirs de Bourgogne. C'est sous la neige qui entoure la vierge de Pernand que nous pénétrons dans le chai de dégustation ce vendredi 22 novembre, où il fait ma foi finalement très bon.
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: domaine Rapet
Les blancs.
Le Pernand-Vergelesses village 2012 est un vin simple, joliment minéral, complété par une sensation grasse gourmande. La finale est salivante. Un vin de copain immédiat et très bien fait. ++
Le Pernand-Vergelesses, premier cru Clos du Village 2012 est déjà plus profond au nez, avec une trame minérale plus marquée et une impression de corpulence. La bouche est magnifiquement construite, grillée, contenant des amers nobles sapides, et laissant apparaître une finale vibrante, légèrement grasse, le tout enrobé d'une fine minéralité. +++
Le Pernand-Vergelesses, premier cru Sous Fretille 2012 m'a laissé une sensation plus boisée au nez, plus fermé sans doute aussi. En bouche, une trame acide pas totalement en place étire le vin, qui apparaît frais en finale. Peut-être un déficit de corpulence ? ++
Le Corton-Charlemagne Grand Cru 2012 est ultra-complexe au nez, à la fois floral, fruité, frais, citronné et gras. En bouche, la puissance minérale saline complète efficacement une belle aromatique citronnée. C'est vraiment du grand art. +++/++++
Les rouges.
Le Pernand-Vergelesses village 2011 présente un nez très fruits rouges, cerise essentiellement. Immédiat. La bouche présente un beau jus de cerises, à peine tannique, toujours fumée, avec un léger gras. Là encore, une entrée en matière gourmande. ++
Le Pernand-Vergelesses, premier cru Les Vergelesses 2011 m'a laissé un peu plus dubitatif. Au nez, c'est à la fois fruité (cerise / cassis) et terrien. Une pointe d'épices complémentairement. En bouche, les tannins semblent plus raides, un peu dur (?), cachant le fruit. Une phase de fermeture ou une garde plus longue à prévoir ? +
Le Pernand-Vergelesses, premier cru Ile des Vergelesses 2011 constitue le top de la dégustation. Joli nez très séveux, aromatique à souhait, un peu "poudré". La bouche est tendrement fruitée, sur les cerises fumées, une pointe glycérinée en sus. Tannins abondants mais élégants. Beaux amers vivifiants en finale. +++
Le Beaune, premier cru Clos du Roi 2011 est un vin radicalement différent. Un nez de pierres chauffées (silex) allié à des notes de fruits rouges (framboises). Une bouche tendre, soyeuse, presque de demi-corps. Légère pointe tannique. +/++
Enfin, le Corton grand cru 2010 s'est clairement refermé par rapport à l'an dernier (ICI). A perdu son fruité éclatant. En phase de fermeture avec un potentiel tannique et de corpulence à révéler. A attendre d'urgence bien sur.
Si je peux tirer un bilan de ces nouveaux millésimes dégustés, je dirais, avec toute la modestie que ma faible expérience implique (je laisse aux "pro(f)s sachant" leurs certitudes péremptoires), que les blancs de 2012 sont assez aromatiques avec un joli gras et que les rouges de 2011 sont plutôt tanniques, un peu dans le style 2001 avec toutefois une dureté moindre). A suivre avec l'évolution.
Voilà, nous chargeons le véhicule de quelques cartons et en route pour de nouvelles aventures. RDV est pris pour avril prochain pour une verticale des Iles des Vergelesses qui s'annonce déjà d'anthologie !
Un grand merci à Vincent Rapet et à son équipe pour son accueil.
Bruno