Les furets d’Eiffage, stage trail au Maroc, ….le bonheur, c’est simple comme un coup d’feel………

Publié le 25 novembre 2013 par Thepinkrunner @thepinkrunner

Le bonheur ne vaut que s’il est partagé,…une jolie phrase pas si facile à mettre en pratique, et je ne pensais pas que l’on retomberait si vite de nos montagnes marocaines. Je ne peux résumer heure par heure ce que j’ai vécu durant ces 5 jours d’octobre. Ce ne serait pas possible de tout retranscrire. Des images en moi, des émotions, ce sera donc des moments choisis, des ambiances, des respirations, des impressions, des moments du cœur. 50 furets dont 23 femmes (belle parité), jetés dans une grande aventure humaine. Moments forts et simples en même temps. Je ne me rendais pas compte à quel point on était beau sans le savoir. Je me souviens de ma nuit très courte dans un hôtel de banlieue proche d’Orly. Des retrouvailles avec les furets parisiens, du Centre, du Nord et de l’Est. De la bonne humeur qui règne dans ce club. Les gens ne connaissent la chance qu’ils ont de se retrouver tous les week-end en club. Nous autres, 250 éparpillés aux 4 coins de l’hexagone, nous n’avons pas de moments quotidiens ou hebdomadaires, donc on les respire peut être plus lorsqu’on se retrouve. Ambiance et bonne humeur au programme, partout où l’on va pour imprégner les gens de notre souvenir. Je me souviens de mon plus long trajet en avion, 3h, moi qui voyage depuis peu sur ce mode. Et des belles images en passant au-dessus de l’Espagne. Eh oui, le 8e en 5 ans, et le 1er où je n’ai pas un tapotement sur la carlingue avant de partir. L’angoisse partirait-elle ? Up pour d’autres rêves, plus loin, si peu que quelqu’un me prenne par la main. Marrakech Airport. Accueil par Vincent, patron du merveilleux team Evolution 2 Maroc, et de Rita qui sera notre logisticienne de génie. Un rien vous manque, une question, et elle est là. Et Vincent nous a préparé au mieux un séjour qui glissera sans accroc, toujours avec un sens de l’anticipation. Répartition dans des mini cars, 1h30 de route direction Imlil. Routes de montagne, paysages rocailleux, soleil et poussière.     Je me souviens de notre arrivée à Imlil, les bagages remontés en 4/4, notre traversée du village et cette impression de partir en guerre. Maisons pas finies, voire pas commencées, ou détruites. Des taxis alignés à l’entrée, prêt au retour en attente de clients, de ses marchands à la sauvette, de la terre arrosée devant les échoppes pour éloigner la poussière, de la remontée jusqu’aux gîtes Mzik, de leur nom.      L’accueil formidable et chaleureux dans cette grande famille de berbères, pilotée par Brahim. Du respect rendu à nos hôtes, et à 50, c’est pas si évident que ça. Nous apprendrons à la fin que 30 personnes auront été à notre service, sans que l’on s’en rende compte. Des guides, des cuisinières, des serveurs à table. Des gens humbles et simples, venus spontanément aider Brahim, tout en présence discrète, ravi(e)s de nous accueillir, et heureux de la bonne humeur partagée. Je me souviens de ces logements spartiates, matelas par terre pour dormir. 3 gîtes, le plus grand pour moi, à plusieurs niveaux. De l’énorme salle de bains, multi wc, douches et lavabos, refaite entièrement par une partie du coût de notre voyage. De sa terrasse où nous nous retrouvions, sous un toit de tente. Des cours de cuisine (tagine,….) dispensés le soir pour les uns, pendant que d’autres traversaient le village pour se rendre au hammam, exempt de luxe avec sa moisissure apparente. Mais souvenirs de marades entre amis (merci Jojo pour nous avoir mélangé nos affaires), de cette eau brûlante jetée par nos soins par terre, des massages locaux dispensés à même le sol..         J’ai adoré les moments de repos et d’échanges avant les repas sur la terrasse. Assis par terre sur des coussins, autour des thés à la menthe. Les repas copieux pleins de saveurs orientales et locales, et ses petits déjeuners arrosés de crêpes et de pains succulents. Les moments où les berbères nous ont apprivoisés et se sont sentis bien avec nous, bravant la timidité pour rire avec nous, même les femmes à la fin, de nature plus fermée. Ces moments où vos yeux croisent les leur, où l’on se réchauffe le cœur, où l’on apprend nos différences.      Nous étions donc partis pour 3 jours d’entraînement à plus de 2000 m d’altitude, avec un groupe de marche nordique. Un run d’acclimatation le 1er jour. Le village étant entouré de montagnes, autant dire qu’on attaque tout sans échauffement dans le pentu. 2 montées et 2 descentes, courir en poussant un mur. Le 2e jour, un parcours de 25 kms, 1800m de D+ avalé en 3h30, sous l’étonnement de nos hôtes. Des rencontres, des découvertes, des pauses ravitos et photos. On a eu chaud, mais il y avait toujours de l’air.           Le 3e jour, un autre parcours de 25 kms, avec d’autres paysages variés et magnifiques. En haut du 1er col me vient une idée, spontanément, sans réfléchir. A ce moment, l’une d’entre nous, Maryse, est gravement malade. J’ai cette idée d’inscrire son nom avec de gros cailloux puisque nous n’avons pas de papier pour une photo. Je prendrais cette photo et essayerais de lui envoyer, sans succès de mon portable. Elle ne la verra jamais. Maryse, notre Maryse, cette reine de gentillesse, 1ere de notre famille à nous quitter. Elle nous a envoyé sa force, elle qui avait suivi l’avancée de notre voyage, elle était avec nous, elle n’a pas voulu nous le gâcher en attendant que l’on revienne pour partir. 11 ans de rires, de sourires, de conversations et regards échangés. Maryse, le vent caressera maintenant ton nom que l’on a été fier d’inscrire en haut de cette montagne. 

Maryse, une autre amie perdue au retour, et le regard de gens simples, ça transforment vite un caractère en une courte période. Ils crient et nous ouvrent vers la réalité, comme une renaissance. Ces gens vivent habillés d’un sourire, et leurs journées sont faites de lumière, quand la notre est compliquée. Le plus beau des rêves, c’est d’aimer, et de rentrer dans les manques de l’Autre. Maryse, elle a vécu ce rêve, pas que de l’affection, et elle n’a pas attendu de partir pour entrer dans ces manques. Elle a été aimée, et on lui a montré. Je voudrais me laisser glisser, me laisser happer, donner, recevoir, qu’on me rende beau et me surprenne, être au chaud dans un regard, et donner chaud aussi, être dans les pas de l’Autre. Le bonheur, le vrai, pas celui des loisirs et plaisir, ne vaut que s’il est partagé. Seul on va vite, mais à deux on va plus loin. Nous vieillissons et la vie est courte. Aimons-nous vivants. Je serais entré dans les 1ers jours du reste de ma vie d’après un ami après ce séjour, nous sommes devenus beaux. Avec un 20 kms de Paris effectué dans la foulée, où j’ai comme découvert le soleil et baigné dans sa belle lumière. Aimer n’est pas un crime, il faut que l’on arrête de tout vouloir comprendre, que de simples gestes, comme un doigt sur une joue ne doivent pas faire peur. La vie nous est prêtée, et on nous la reprendra. Au-delà des émotions, il y avait le paysage, le décor. Ces vallées magnifiques aux multiples couleurs. De loin, on croit voir des champs de fleurs, de près, ce sont les couleurs de la terre qui changent. Ces descentes à fond dans la rocaille. Une entorse et une foulure guéries pour 2 personnes durant ce stage, on s’en sort bien. Le nombre effarant de mules et d’ânes croisés. Des tonnes de matériel charrié d’un village à l’autre, sur des chemins parfois escarpés. Ces odeurs de nourriture dans les villages traversés. Les échanges avec les enfants au passage, avec la population. Ces arrêts pour respirer sous les arbres, ces ravitaillements copieux préparés par nos hôtes. Ces moments où je reste seul, sur les chemins, à écouter le silence et le vent, en attendant les amies.

 Je me souviens des gens. De ces moments d’échanges avec les femmes locales grâce à mon amie Missira de Dakar. Seul, je n’aurais vécu leur confiance. Une pâtisserie locale, des femmes des villages avoisinant travaillant avec une femme plus ouverte. Cette formidable femme ayant ouvert des salles de cours de langue, un atelier, un lieu permettant des échanges et des ouvertures d’esprit entre ces femmes.

Je me souviens du dernier jour à Imlil et de notre départ. De cette vache entrée dans la pâtisserie et de la panique qui s’ensuivit. Des dons de jouets, vêtements et fournitures scolaire faites pour les gens du village dans le besoin. Du regard de la femme à qui j’ai donné les bouteilles d’eau qui me restaient, un bien précieux. Des autres regards des gens du gîte qui nous ont montré qu’ils allaient se souvenir de nous. Je me souviens d’une émotion du départ. Debout dans le mini car. De Brahim, montant et venant vers moi, les yeux brillant de sa lumière, m’enlaçant et m’embrassant. Pourquoi moi, et devant mes ami(e)s. Dans ce geste, je me suis senti grandi, quelqu’un de bien puisque ces gens de peu viennent vers toi qui n’est rien. Et surtout un geste venant de personnes peu expansives et plutôt fermées à l’extérieur.


  Malgré tout ça, nous avons eu des moments de détentes, mais rapides. Un retour à Marrakech dans un bel hôtel. Certains allant visiter l’orphelinat et le projet associatif où le club s’est impliqué, avec des rénovations. Les autres dans la ville, visite du souk ou du jardin Majorelle de la fondation Yves Saint Laurent.

Retour en calèche. Une belle soirée finale comme à chaque rassemblement. Là, dans un riad au milieu du souk. Lieu magique de beauté. Repas dans le jardin, avec 2 musiciens et une danseuse locale. Un retour à l’hôtel et Vincent nous emmenant à quelques-un(e)s finir la soirée dans un bar local. De la rigolade d’être oublié enfermé dans le coffre du 4/4 de Vincent. Du bar branché, groupe sur scène pour nous faire danser sur des morceaux à la mode. Retour à 2h30 pour un réveil à 6h30.

Retour dans le gris de Paris, séparation dans les embrassades, et le manque habituel au retour, comme un jet lag de plusieurs jours. Un gros moment d’émotion reviendra, programmé encore plus fort, car la vision du club se mêle souvent à l’humanitaire, le solidaire et l’associatif. Sans doute baigné de larmes de sel, de sable, de terre et de partages. Un autre moment de vie à partager intensément, encore précieux.