25 novembre 2013
A Barcelone, la référence de l'Art Nouveau est Antoni Gaudi, à Paris Hector Guimard, à New York Louis Sullivan, Otto Wagner à Vienne … L'architecte emblématique belge, c'est Victor Horta (1861 – 1947).
La rencontre d'un homme et de son époque. Car à la fin du XIXème siècle, la Belgique est en pleine expansion. Après la conférence de Berlin en 1885, Léopold II devient le seul maître de l'Etat Indépendant du Congo et de toutes ses richesses, présentes et à venir : ivoire, cacao, bois, caoutchouc ... C'est aussi l'époque de l'essor de la sidérurgie, des industries chimiques, de la verrerie.
Les classes moyennes manifestent leur libéralisme en se tournant vers ce qui est nouveau. Le parti progressiste confie aux intellectuels de la bourgeoisie qui partagent ses idées le combat culturel.
Avec Horta, on célèbre la ductilité du fer. Enroulements de rampes, rivets apparents, longues arabesques asymétriques découpent un espace transparent. Une architecture qui est aussi une mise en scène, une représentation.
Ces options sont particulièrement perceptibles dans la maison de l'architecte, située dans le quartier de Saint-Gilles, 25 rue Américaine, construite en 1898.
Une maison-atelier d'une grande sobriété, meubles de bois blond, céramiques blanches, décors fluides baignés de lumière, en particulier dans la cage d'escalier-puits de lumière démultipliée par des effets de miroirs élargissant l'espace. Beaucoup d'émotion dans l'atelier monacal du Maître, avec sa vue plongeante sur le fouillis du jardin.
Un prétexte aussi pour retrouver dans Bruxelles les immeubles créés par Horta qui subsistent comme les magasins Waucquez transformés en Centre belge de la Bande dessinée (et à voir uniquement pour les volutes de Victor Horta), en regrettant la disparition à jamais de la Maison du Peuple, de l'hôtel Aubecq ou des magasins de l'Innovation, mais en se gardant en réserve pour un prochain séjour la maison Tassel, la maison Autrique et l'hôtel Solvay ...