La clé des vents de Stephen King

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

Ma chronique sur un énième très bon Stephen King

La clé des vents de Stephen King

Broché: 284 pages

Editeur : Editions 84 (6 novembre 2013)

Collection : J’ai lu

Langue : Français

ISBN-10: 2290080837

ISBN-13: 978-2290080832

Disponible sur liseuse: NON

Son résumé:

Alors qu’ils arpentent le Sentier du Rayon en direction de Calla Bryn Sturgis, une terrible tempête oblige Roland de Gilead et son ka-tet – Jake, Susannah, Eddie et Ote – à s’abriter dans une bourgade abandonnée depuis longtemps par ses habitants. Berçés par la lueur des flammes et les hurlements du vent, les quatre compagnons écoutent le pistolero lever le voile sur deux épisodes troubles de son passé…

Mon avis:

« La Tour Sombre » est la grande saga de S.King, une de ses fiertés. Aujourd’hui terminée, King a pris la plume pour redonner vie à certains de ses personnages dans « La clé des vents », une histoire annexe qui se déroule entre le 4ème et le 5ème tome.

Si comme moi vous ne connaissez pas la saga de la Tour Sombre, il est tout à fait possible de lire cette annexe sans difficultés. King explique dans la première page ce monde sorti de son imagination et ses descriptions tout au long de l’histoire permettent d’en comprendre les subtilités et d’y pénétrer avec beaucoup d’aisance.

Si au contraire vous avez cette saga, vous y découvrirez un pan du passé de Roland de Gilead, le pistolero, et le comprendrez mieux.

L’Histoire ou les histoires….

Les héros, au cours de leur quête, se retrouve obligés de chercher un abri pour se protéger d’un « coup de givre », une tempête typique de leur monde, aussi rare que brutale, avec des rafales de vents balayant tout et une vague de froid si intense qu’elle gèle les lacs jusqu’au cœur.

Ainsi barricadés dans un vieux bâtiment et réunis autour d’un feu, Roland le pistolero accepte de narrer une histoire de son passé, imbriquant une tout autre histoire dans le récit.

On le découvre alors tout jeune pistolero, lors d’une de ses premières missions importantes. Un homme garou a fait de nombreux morts dans une contrée, lors de massacres toujours plus bestiaux. Roland doit, avec l’aide d’un autre pistolero et le shérif du coin, trouver cet homme et l’empêcher de nuire.

A peine arrivé, un autre massacre a eu lieu et seul un petit garçon a survécu, porteur d’un indice sur l’identité du monstre. Pour rassurer cet enfant, Roland lui raconte l’histoire que lui lisait sa mère, celle de la clé des vents. Et c’est ainsi que S.King imbrique une troisième histoire, un conte avec un héros, de nombreuses épreuves à surmonter et  une morale finale, mais à la sauce du monde de la tour sombre. Loin des contes de fées, il nous livre un récit très sombre, dur, violent et complexe.

Un récit des plus riches

Comme vous l’aurez compris après ce très court résumé, Stephen King nous offre encore un récit très riche, d’autant plus que cette fois-ci, contrairement à bon nombre de ses romans, l’histoire ne se passe pas dans notre monde mais dans celui qu’il a lui-même inventé et dont les règles sont les siennes.

Ce qui frappe en premier, c’est la facilité avec laquelle on entre dans ce roman. Les toutes premières pages nous laissent perplexes, persuadés qu’il va être difficile de tout comprendre et pourtant tout est si bien écrit que rien de ce qu’il s’y passe ne nous paraît déplacé. A peine le temps de souffler et l’on marche avec eux sur les chemins en ruine de ce monde dévasté. Les éléments qui rendent ce monde fantasque et surnaturel semblent crédibles et naturels.

Puis vient la force de l’Histoire : les histoires! C’est un vrai régal de plonger à fond dans une histoire puis dans une autre et enfin dans une dernière, on a l’impression de s’enfoncer au plus profond de son monde.

Si je dois donner une impression sur ce roman, c’est celle d’avoir eu une fleur à trois coroles dans les mains. En tirant légèrement le premier pétale, j’ai découvert une histoire sympathique sur cinq héros interrompus par une tempête dans leur quête. J’ai écarté le deuxième pétale et y ai découvert une histoire plus profonde sur les débuts prometteurs d’un jeune pistolero. Le dernier pétale m’a révélé le cœur de la fleur, un conte magnifiquement fantastique et sombre, où le monde fait souffrir beaucoup mais où le soleil se lève.

Un petit moment pour apprécier la fleur et j’ai écarté le pétale en face, y retrouvant un petit garçon mieux armé pour faire face à la cruauté de l’homme qui avait tué tant de gens. Un cinquième pétale et le récit captivant de Roland avait emmené  au loin ses compagnons pour ne les ramener qu’une fois la tempête en déclin. Et le dernier pétale s’est refermé de lui-même sur la couverture d’un livre qui se lit d’une traite.

J’ai vraiment adoré cette façon d’inclure et de finir ses récits pour s’en imprégner pleinement au lieu de faire ce choix trop commun d’alterner les histoires à chaque nouveau chapitre.

S’il faut aborder l’écriture, pour les rares personnes qui n’ont  jamais eu un Stephen King entre les mains, et bien, il faut juste savoir que … c’est un maître en la matière. Souple, franche sans jamais être crue, sa plume vous emmène comme aucune autre là où vous n’auriez jamais pensé aller. Ses récits ne se lisent pas, ils se dévorent.

Je n’aurais pas cru que ce roman puisse m’emballer, ce type de fantasy ne me seyant pas vraiment, mais il ne faut jamais douter du King !

Le seul bémol à cette chronique : Je n’ai pas lu la saga originelle et donc je ne peux dire aux inconditionnels si cet interlude est à la hauteur des 4000 et quelques autres pages qui compose le cycle de « La Tour Sombre ».

En bref, un excellent roman, qui ravira les amateurs de fantasy/fantastique à l’univers sombre.

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