OBÉSITÉ: Risque cardiaque, comment le réduire de moitié – The Lancet

Publié le 25 novembre 2013 par Santelog @santelog

Surpoids est «  synonyme  » de risque cardiaque élevé. Dans le monde, ce sont environ 3,4 millions de décès annuels, en grande partie de cause cardiaque, qui sont liés à la surcharge pondérale. Pouvoir réduire le risque cardiaque lié à l’obésité est donc un défi prioritaire en Santé publique. Cette méta-analyse de l’Imperial College de Londres menée sur les données de près d’une centaine d’études prospectives et sur un total d’1,8 millions de participants précise ici les grandes pistes d’amélioration. Ses conclusions, publiées dans l’édition du 22 novembre du Lancet, attribuent en effet la moitié des crises cardiaques et des AVC liés à l’obésité, à 3 facteurs : La pression artérielle, le cholestérol et la glycémie.

Car il s’agit bien du risque d’événements cardiaques mortels associé au surpoids qui vient d’être estimé avec cet examen de 97 études mené par un consortium international dirigé par une équipe de Harvard, de l’Imperial College de Londres et de l’Université de Sydney. Prenant en compte le doublement en 30 ans, de la prévalence de l’obésité dans le monde, le nombre de personnes en surpoids ou obèses -soit 1,4 milliard d’adultes de 20 ans- et le lien bien connu entre surpoids et le risque cardiaque et le risque d’AVC, les chercheurs ont préalablement estimé l’ampleur des dégâts soit un total estimé de 3,4 millions de décès annuels liés à la surcharge pondérale.

Mais quelle est la part réelle du surpoids dans cette incidence ? Les maladies cardiaques et les AVC ont bien d’autres facteurs de risque… Leur analyse montre que l’hypertension artérielle, le cholestérol sérique, et la glycémie peuvent expliquer

·   près de la moitié de l’augmentation du risque de maladie cardiaque

·   et les trois quarts de l’augmentation du risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) chez les personnes en surpoids ou obèses.

L’hypertension artérielle représente 31% de l’augmentation du risque de maladie cardiaque et 65% de l’augmentation du risque d’AVC. L’HTA est donc, parmi les 3 facteurs identifiés, le facteur métabolique majeur d’événement cardiaque et d’AVC, en cas d’obésité.

Et si l’on pouvait contrôler ces facteurs de risque ? Un meilleur diagnostic et traitement de l’hypertension pourrait permettre en effet de prévenir certains des effets néfastes de l’excès de poids ou de l’obésité, explique le Pr Goodarz Danaei, professeur de Santé publique et auteur de l’étude.

Majid Ezzati, de l’Imperial College de Londres, co-auteur ajouteque le «  contrôle de l’hypertension, du cholestérol et du diabète au moyen de médicaments est utile, mais insuffisant pour compenser les méfaits du surpoids et de l’obésité  ».

Seule solution : enrayer l’épidémie d’obésité. Car même lorsque la pression artérielle, la glycémie et le cholestérol sont «  sous contrôle  », les personnes obèses restent à un niveau de risque plus élevé de crise cardiaque et d’AVC.

 

Source: The Lancet 22 November 2013 doi:10.1016/S0140-6736(13)61836-X Metabolic mediators of the effect of body mass index, overweight and obesity on coronary heart disease and stroke: Pooled analysis of 97 prospective cohorts with 1.8 million participants (Visuels AHA)

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