POP - Pour leur deuxième album, les suisses de Leonti restent dans leur lignée originale en mêlant indé, psyché, et expérimental sur une base pop.
C’est encore une bonne surprise avec "In the eye of the nightmare", puisque la chanteuse ne chante pas vraiment, mais prend la voix appropriée et mystérieuse pour conter une légende urbaine. La basse est cette fois ci réellement présente et le groupe abuse parfaitement des effets électroniques pour rendre le tout intrigant. "City Wheel" dégage quant à lui plus de sauvage, et de violence sombre. Le morceau tire vers le garage avec ses riffs saturés, mais le synthé n’oublie pas d’apporter une légère touche psyché. Le contraste des riffs saturés avec la voix claire de la chanteuse Nadia est très réussi. Tout au long des morceaux, les instruments et la voix se dirigent par moments vers des univers différents mais le groupe rend tout cela cohérent. L’écoute de l’album ne demande aucun effort comme ce pourrait l’être pour certains albums trop expérimentaux. Enfin "Pink Maria", dont l’album tire son nom. On se demande pourquoi, car ce n’est pas vraiment le meilleur morceau. Moins original que les autres, "Pink Maria" rentre dans le moule des titres passe-partout sans vraiment de grain de folie. Heureusement "Everything You Do" rattrape cette petite déception avec une touche pop énergisante. Nadia presque a capella apporte de la sensualité au milieu de l’univers électro.
Encore une pointe de folie expérimentale avec "Get a feeling", et ses trompettes joyeuses. Le court morceau n’est pas exceptionnel mais dégage de la joie de vivre, et c’est agréable! Mais cette joie est de courte durée puisque "Fiddlesticks" et son synthé mystérieux psychédélique nous tire dans le fond d’une ruelle sombre. On se prendrait presque à surveiller nos arrières… C’est parfaitement réussi et le titre arrive à envahir le lieu où l’on est. "Its Alright" est plutôt banal, avec des effets électros un peu surdosés. On prend un peu de recul et l’on se rend alors compte que l’album est une nuit. Des rêves représentés par des morceaux expérimentaux plutôt joyeux, des passages cauchemardesques sur fond des "In the eye of the nightmare" et "Fiddlesticks", morceau d’ailleurs durant lequel Nadia déclare « I don’t want to wake up »… La nuit est agitée, peut-être même le côté expérimental est accentué par quelques substances. En tout cas, il est temps de se réveiller avec "I wake up". Ce dernier morceau est le plus intrigant, démarrant avec belle voix et une touche électro. La batterie rentre ensuite en scène, et le final est ce qu’il doit être, parfait. Les trompettes rythment le morceau d’une manière sensuelle, pour un réveil tourmenté.
Si Leonti n’est pas la découverte de l’année, le groupe réussit néanmoins à mélanger psyché et expérimental d’une manière intéressante et intrigante !