L’enfant noir ou l’éducation en Guinée, l’envie d’un enfant de faire des études et non de reprendre le travail à la forge dirigée par son père.
Ecrivain guinéen, Camara Laye nous livre ici un des grands classiques de la littérature africaine. Datant des années 50, ce roman autobiographique retrace l’enfance de l’auteur et ses premières années dans la ville de Kouroussa en Guinée.
D’après la quatrième de couverture, on s’attend à découvrir principalement un récit sur le parcours scolaire de cet enfant noir. Non sans en parler, Camara Laye nous parle surtout de son enfance, des traditions de son peuple, de la vie de tous les jours des enfants guinéens dans un pays où le travail manuel et les traditions sont prédominants.
Il nous emmène dans sa famille, dans ses initiations d’homme, dans ses rapports avec sa mère, femme reconnue et protectrice, et avec son père, tant aimé et respecté.
Au fil des quelques pages de ce livre, nous vivons comme un guinéen, nous mangeons, dansons, pensons comme un guinéen grâce aux descriptions emplies d’émotions et de vécu de Camara Laye.
Sa venue dans la capitale Conakry et son entrée dans une nouvelle école n’arrivent qu’en toute fin de livre mais l’intensité du déchirement entre famille et avenir fait prendre une toute autre dimension au roman.
On entre ici dans la vie d’un enfant, adolescent, qui porte une importance toute particulière à sa vie en communauté, au respect des traditions et des adultes, mais un enfant aussi sensible et entier, qui avancera grâce aux conseils de son père et de sa mère.
Un livre émouvant qui retrace parfaitement cette vie africaine et les rêves d’un enfant.
Bonne lecture !
Mon passage préféré :
« Sitôt après que nos aînés se furent assurés qu’aucune présence indiscrète ne menaçait le mystère de la cérémonie, nous avons quitté la ville et nous somme engagés dans la brousse qui mène au lieu sacré où, chaque année, l’initiation s’accomplit. Le lieu est connu : c’est, sous un immense fromager, un bas-fond situé dans l’angle de la rivière Komoni et du Niger. En temps habituel, aucun interdit n’en défend l’accès : mais sans doute n’en a-t-il pas toujours été ainsi, et quelque chose, autour de l’énorme tronc du fromager, plane encore de ce passé que je n’ai pas connu ; je pense qu’une nuit comme celle que nous vivions, ressuscitait certainement une part de ce passé. »