Le déferlement d’hommages (parfois hypocrites) qui a accompagné la mort de Lou Reed s’est également accompagné d’une poignée de haussements de sourcils à l’évocation de « son importante influence » dans le rock. Mais il ne faut pas oublier qu’au commencement était le Velvet Underground. Alors que le monde vivait à l’heure du summer of love, le premier album du groupe (édité sur un label de jazz) proposait une musique sombre, violente, basique. A la mode du « peace and love », ils répondaient par des sons saturés sur le sado-masochisme et l’addiction à l’héroïne. Au fil de quatre albums, le Velvet a montré qu’autre chose était possible, et a tracé la voix aux punks des 70′s et au rock alternatif des années suivantes. Après la fin du groupe, Lou Reed a mené une carrière plutôt inégale, mais les disques un peu faiblards sont vite oubliés face au glam rock Transformer, le concept/opera rock Berlin, la critique sociale New York ou le passage obligatoire par la case live Rock’n'roll Animal. (pour Metal Machine Music, j’ai personnellement toujours eu du mal avec ces disques placés dans cette zone un peu floue entre avant-garde et gros foutage de gueule). Les cinq derniers titres de cette playlist sont donc un mini-hommage à celui dont la musique m’a accompagné ces vingt dernières années.
Pour le reste, et pour ne pas changer une formule qui gagne, des classiques face à la jeune garde, des titres qu’on ne présente plus et d’autres qui mériteraient un plus ample public (les High Llamas méritent une oreille à toute personne s’intéressant de près ou de loin aux Beach Boys).