Le (futur) rentier est par essence schizophrène. Il utilise les armes du capitalisme, tout en vivant comme un alter-mondialiste. Pour recevoir des dividendes, il achète les actions de très grosses multinationales, attendant qu’elles génèrent à tous prix de juteux bénéfices. Très souvent employé, ou ex-employé de ces sociétés, il a expérimenté le côté obscur de ces employeurs peu scrupuleux, en particulier quand il s’agit d’exploiter à outrance la main d’oeuvre. Pourtant, le (futur) rentier attend que leurs employés transpirent toujours plus pour lui verser des dividendes. Caressant d’une main son capital, il évite comme la peste la société de consommation. Il dédaigne la publicité, les effets de mode, les gadgets électroniques et autres futilités créées par le mode de vie occidental. Détestant son travail, il attend patiemment ses soirées, ses week-ends et vacances pour profiter pleinement de la vie. Mais ces instants trop courts lui font vouloir travailler encore plus pour économiser et quitter définitivement le monde du travail. Oui, le (futur) rentier est définitivement schizo. Oui, je suis schizo. Et vous ?