THOR THE DARK WORLD : LA REVIEW EN RETARD (Cinécomics)
Publié le 23 novembre 2013 par Universcomics
@Josemaniette
Du danger d'aller voir ce genre de
film juste après un plat de rigatoni assez copieux. Car disons le franchement,
la première demie-heure a de quoi endormir le pire des insomniaques sous
perfusion de café. Les paupières lourdes, et en phase de digestion, je découvre
ainsi un univers pacifié (les neuf mondes ont fini par enterrer la hache de
guerre grâce aux efforts de Thor) et une Jane Foster qui tente d'oublier Thor
en s'organisant des rencards transparents, avant de mettre la main, Dieu sait
comment (le hasard fait bien les choses) sur une puissance infinie, l'Ether,
qui est également convoitée par et ses forces du mal. A partir de là, tout
s'enchaîne et le film décolle enfin. Infectée et incapable de détenir ce
nouveau pouvoir, Jane est transportée sur Asgard par Thor, et rencontre ainsi
toute sa "belle famille", mais attire par la même Malekith et sa horde au
royaume de son compagnon. Asgard est mise à sac et menace de tomber, mais au
final, la seule vraie perte sera celle de la mère de Thor, sans oublier la
libération de Loki, jusque là détenu dans les geôles asgardiennes, et qui sera
une des clés du plan de Thor pour une vengeance salutaire et sanglante. Voilà, le pitch est élaboré, vous
savez l'essentiel. Les acteurs? Hemsworth est égal à lui même, c'est à dire que
Thor, campé par ce grand blond, est une version porno chic des Ases nordiques
(une scène torse nu totalement inutile si ce n'est pour souligner sa
musculature huilée). Sif semble belliqueuse, mais ne fait guère naître de pensées
brûlantes. Jane Foster reste évanescente, et on se dit qu'avec le choix qui
devrait lui échoir, Thor pourrait quand même viser plus haut, plus
"piquant". C'est Loki qui tient le haut du pavé, comme souvent avec
les méchants à double tranchant. Plus fouillé et complexe que son demi-frère,
c'est le roi des fourbes qui contient en lui les enjeux les plus dramatiques,
les moins prévisibles. Pour le reste, on se fend souvent la poire. Une comédie,
je vous dis. De l'humour au troisième degré, qui tombe parfois comme un cheveu
sur la soupe ou sonne faux (le dialogue Thor/Loki lors de l'évasion d'Asgard),
ou qui confine au génie (Thor qui prend le métro pour aller combattre Malekith à
Greenwich). Ce Dark World contient plus de moments cocasses que la
plupart des films avec Christian Clavier. Il se laisse regarder, sans jamais
passionner. Mais surtout, si vous avez appris à aimer Thor avec Simonson,
Kirby, ou même Straczynski, plus récemment (je ne parle pas d'Aaron en ce
moment), vous allez encore mesurer la distance sidérale qui sépare la qualité
des comic-books aux prétentions creuses du cinéma, même en 3D. Les chiffres de
vente sont trompeurs.