Petit papa Noël ! Vater Noël, Vergiß nicht meinen SMIC ! Oui, n’oublie pas mon petit SMIC qui me permettra d’acheter un peu plus de biens de consommation, de doper un tantinet mon pourvoir d’achat ! Ainsi chante le salarié allemand à l’écoute des moindres rumeurs !
A quelques encablures de Noël les ménages allemands vont recevoir un premier cadeau : une promesse de salaire minimum dans le grand pays des Landers ! Une révolution dans la conception économique de l’hydre conservatrice CDU que dirige Angela !
Mais la chancelière tient à préciser quelques préambules :
- Nous allons décider des choses que, au vu de mon programme, je ne considère pas comme justes, parmi elles, un salaire minimum généralisé. Une appréciation réaliste [de la situation] montre que les sociaux-démocrates [du SPD] ne vont pas conclure les négociations sans un salaire minimum, une de leurs revendications centrales.
Et oui, on aura compris : Angela accepte contre mauvaise fortune bon cœur ! Il lui manque 5 sièges pour avoir la majorité au Bundesbank alors elle doit négocier avec ses rivaux (le SPD), gauchistes comme pas un, pour obtenir une coalition gouvernementale ! Quitte à avaler son chapeau qu’elle ne porte jamais d’ailleurs pour ne pas ressembler à l’octogénaire britannique !
Oui, c’est à l’insu de son plein gré que la première dame d’Allemagne accepte enfin l’idée d’un salaire minimum en son grand pays vieillissant.
La France pourrait se frotter les mains ! Arnaud Montebourg imagine déjà des salaires allemands survitaminés et capables d’absorber des produits made in France ! Moscovici saute de joie et perd ses derniers cheveux en supputant une reprise de la consommation interne de l’Allemagne favorable aux exportations de l’hexagone tout en rêvant d’un coût horaire du travail allemand en pleine explosion ! - Si les Allemands se dotent d’un SMIC ce sont tous les salaires germaniques qui risquent de croître, jubile-t-il, pour le bien de notre économie ! Les produits allemands seront plus chers eu égard à la répercussion du coût marginal du travail sur le prix de vente des produits ! Nos braves productions souffriront moins de la concurrence venant d’Outre Rhin !
Oui, bon, ne t’emballe pas trop Pierrot ! Si on parle de 8,50 € de salaire horaire minimum pour nos cousins germains la mesure ne s’appliquera pas immédiatement !
Les patrons allemands brandissent déjà les risques de chômage !
- Fixer un salaire minimum, fulmine un économiste chez Commerzbank, mais c’est de la folie ! C’est un frein à l’embauche, c’est un coût supplémentaire pour nos produits et donc une chute d’un avantage concurrentiel ! Vous ne voulez quand même pas que les patrons diminuent leurs bénéfices et que les actionnaires restreignent les dividendes pour compenser la hausse de la part du gâteau réservée aux salariés ? Mais dans quel monde vit-on ?
C’est vrai, Vater Noël, que prépares-tu dans ta jolie hotte pour les chefs d’entreprise allemands ?