Un jour, tu vas les payer tes kilos en trop

Voici une actualité qui est passée inaperçue. Transaction EDHEC juge bon d’en parler plus sérieusement. Il y a quelques mois, la compagnie aérienne Samoa Air annonçait la mise en place d’un tarif relié au poids. Plus on pèse lourd, plus on paye ! Au premier abord, cela fait sourire, mais est-ce réellement juste ?

Tandis que toutes les compagnies aériennes facturent en fonction du nombre de bagages, Samoa Air facture au poids. Sur le site de la compagnie, on peut y voir inscrit « a kilo is a kilo » ainsi que « pay by weight: the fairest system ». La consommation de carburant d’un avion étant directement liée au poids de ses passagers, rien de plus juste pour Samoa Air.

Pour illustrer ce système, voici une simulation : une femme de 60 kilos sans bagage doit débourser à peu près 50 euros pour aller sur une île voisine. Un homme de 80 kilos doit lui payer 75 euros ! Une réelle différence.

Saviez-vous que 75% des habitants des Îles Samoa étaient obèses (contre 34% aux États-Unis) ? Il est donc très facile d’imaginer pourquoi Samoa Air a instauré de tels tarifs. Qu’une entreprise cherche à maximiser son profit, c’est normal, mais ici Samoa Air semble dépasser les limites en « profitant » de gens malades, et oui, l’obésité est bel et bien une maladie. Cependant il est clair que sur un plan purement financier, Samoa Air peut être fière de cette décision, son chiffre d’affaires ayant augmenté de 30% !

En 2009, Ryanair, compagnie aérienne européenne, avait proposé une « taxe de surpoids » pour les personnes dépassant 130 kilos, proposition refusée et jugée discriminatoire. Seulement, personne ne réagit lorsque Samoa Air fait bien pire. Sûrement à cause de la faible notoriété de ces îles sur le plan international. Beaucoup d’européens n’en ont même jamais entendu parler, alors de là à critiquer une décision financière…

Enfin, Samoa Air va plus loin : pour justement éviter toute critique, Chris Langton, PDG de Samoa Air a annoncé en août dernier, la création d’une classe « XL » pour les passagers de plus de 130 kilos, comprenant sièges plus larges et rampes d’accès spécialisées. Cette fois ci, quelques réactions positives sont à noter de la part d’organismes luttant contre l’obésité tels que Obesity Action aux États-Unis.

Vous l’aurez compris, ce système de paiement est parti pour durer, donc, au cas où il s’étendrait à d’autres compagnies aériennes, surveillez vos kilos.

Yannick Setboune