Unanimité

Publié le 22 novembre 2013 par Malesherbes

Certains des adversaires de l’écotaxe n’hésitent pas à détruire des équipements financés par les contribuables. Il est de la dernière inconséquence pour des personnes opposées à l’impôt de gaspiller ainsi l’argent public. Il est aussi peu raisonnable d’empêcher la mise en œuvre de mesures décidées à l’unanimité par la représentation nationale. Sauf à déclarer tout le parlement inapte à légiférer. 

Si j’ai bien compris, l’écotaxe découlé du principe : le pollueur est le payeur. Les camions produisant du gaz carbonique, gaz à effet de serre, les pouvoirs publics veulent inciter les industriels à préférer le rail ou la voie fluviale  à la route. Une taxe doit donc être perçue sur les transporteurs utilisant le réseau routier secondaire. Les autoroutes ne sont pas concernées, le péage affectant déjà les coûts des transports qu’elles permettent. Ce que l’on oublie, c’est que l’argent ainsi collecté va à des entreprises privées et non pas à l’État, ce dernier ayant eu la faiblesse, pour ne pas employer un autre qualificatif, de les leur céder.

On peut faire une autre remarque sur le bien-fondé de ce dispositif, c’est que trop souvent, les entreprises n’ont pas d’autre choix, l’État n’ayant pas fait grand-chose pour soutenir le transport des marchandises par rail et ayant tendance à différer les grands projets fluviaux, tel le canal Rhin-Rhône. Mais, ce que je ne comprends pas, c’est l’attitude des transporteurs routiers. En fait, comme la plupart des taxes, celui qui paye c’est l’utilisateur final, le client.

Cette écotaxe conduit inévitablement les transporteurs à majorer leurs tarifs. Ils se plaignent de ce que, exposés à la concurrence, ils perdront des clients. Mais, sauf erreur de ma part, l’écotaxe s’appliquera à tous les camions, qu’ils soient français ou étrangers : quand il pleut, il pleut pour tout le monde. Pour un trajet donné, les voies de communication disponibles sont les mêmes, quel que soit le transporteur considéré. Si les coûts sont différents, c’est dû à des différences structurelles, à des salaires inférieurs, à une protection sociale moindre, mais pas à une taxe qui frappe tous les acteurs du transport routier. Comment donc expliquer cette levée de boucliers face à une mesure peut-être complexe mais qui ne me semble pas entraîner la distorsion de concurrence annoncée ?