Lundi est sorti le premier LP d’Acid Arab chez Versatile Records. Un an après la création du duo et six mois après la première sortie d’un très bel EP (avec I:Cube, Crackboy et Turzi, Judah Warsky, Dj Gilb’r & Adnan Mohamed sous le nom Boys In The Oud), suivi d’une deuxième à la rentrée, nous voilà face à la première vraie Collection compilée par Acid Arab, avec des morceaux déjà parus, mais également des nouveautés pour le moins explosives.
Mais revenons un peu en arrière. Qui est vraiment Acid Arab ? Qu’est-ce que sont ces Collections ? Et qu’est-ce que c’est que cette mode de mélanger acid techno et sonorités orientales ?
Un jour, les deux DJs résidents de Chez Moune, Guido Minisky et Hervé Carvalho, partent en voyage en Tunisie avec leur pote Gilb’r (patron du label Versatile Records). Sur place, ils tombent amoureux de la fougue des sons autochtones. A leur retour, et pour mieux retourner le dancefloor, ils commencent à amasser des morceaux aux origines variées mais qui ont toujours un point commun : ils mélangent la chaleur orientale et la froideur techno. A côté de ça, ils produisent aussi leurs propres morceaux et se font la main sur des edits efficaces, avant de recevoir spontanément des contributions, notamment celle de Crackboy remixant Omar Souleyman, et de proposer à des producteurs appréciés de leur envoyer leur vision de la chose. Le résultat, ce sont ces deux EP/compilations appelés collections.
Le duo ne prétend rien inventer, et pour cause : il y a quatre ans, les deux Allemands Dreher & Smart sortaient Call Of Banganzwe. Remontons même plus loin : il y a vingt-cinq ans, Bomb The Bass remixait Bappi Lahiri et Code 61 levait le voile sur Drop The Deal; on a aucun doute que ça retournait déjà un dancefloor en moins de deux.
Il ne s’agit pas là de copier des sons de l’Est sur des beats de l’Ouest, mais bien de créer un hybride embrassant les deux cultures et laissant la transe s’emparer des corps des danseurs. Et nous voilà en 2013, l’année du couronnement d’Omar Souleyman (on a été voir le phénomène de nos propres yeux à Pitchfork), et si nos deux compères n’ont effectivement rien inventé, il faut reconnaître qu’ils ont su donner une bonne impulsion au mouvement avec leurs sélections imparables.
Et de cette impulsion, on commence déjà à voir les résultats : les DJs n’hésitent plus à passer ce genre de morceaux (on a d’ailleurs vu Todd Terje dropper son edit de la Turque Nese Karaböcek au début du mois), et les releases commencent à paraître : Joakim (Bouaziz, l’homme derrière Joakim & The Disco) et Crackboy ont ainsi monté leur duo POV et sorti leur deux-titres ADAT/OUM.
Forcément, on ne peut que se réjouir de la sortie de ce LP et de ses douze morceaux. En déposant le vinyle sur la platine, on pourra entendre Etienne Jaumet (Zombie Zombie) et son planant The Cheikh Arrives, Pilooski avec The Wizard (Edit), mais aussi le génie de Renart et de sa pépite, Sahra Min Tahab.
Après leur passage aux Transmusicales début décembre, une chose est sûre : Acid Arab va déferler absolument partout, de ton salon à ton club préféré. Autant t’y mettre tout de suite, alors enfile ton chèche et file chez ton disquaire préféré, on te met ici le teaser de l’album, où l’on entend un peu de chaque morceau de l’album, le tout mixé avec soin par le duo.