ISSN 2270-3586
Décloisonnons politiques culturelles et politiques sociales !
Le cloisonnement entre politique culturelle et politique sociale signifie un enfermement de la culture et une réduction des questions sociales à une «gestion de cas sociaux», de marges, voire à une politique de guichet et d’actions en destination de «publics cibles» peu efficaces et discriminantes. C’est un gaspillage de ressources et de savoirs, certes comme pour tous les autres cloisonnements politiques, mais sans doute plus grave encore, parce que le domaine culturel – l’ensemble des savoirs – conditionne toutes les capacités personnelles et collectives.
Toute plainte sociale est d’abord une plainte culturelle. Les personnes en souffrance ont conscience que leurs savoirs, témoignages et identités sont méprisés. La conséquence en est aussi que leurs libertés sont négligées et que leurs ressources sont gaspillées. Si le «tissage social» est compris, en démocratie, dans le respect des libertés et des savoirs des personnes, et donc des liens qu’elles nouent et dénouent, c’est le culturel qui est au principe de toute dynamique sociale. C’est en ce sens que Alain Touraine proposait de remplacer le paradigme social par le paradigme culturel («Un nouveau paradigme pour comprendre le monde d’aujourd’hui», 2005). La crise rend plus manifeste encore le déficit culturel. Une action sociale qui ne va pas jusqu’aux capacités culturelles, entretient l’assistance et donc la maladie au lieu de la soigner.
Les dimensions culturelles constituent le lien politique. Les politiques culturelles ne peuvent être cloisonnées ; elles ne sont légitimes que dans la mesure où elles sont connectées avec les dimensions culturelles des autres politiques : valorisation des ressources culturelles des territoires, de la diversité culturelle des personnes, des savoirs et des patrimoines ; valorisation des ressources humaines dans l’économie, et en général de toutes les ressources culturelles essentielles dans l’économie, bien au-delà d’une « exception culturelle ».
Le culturel, au sens large, signifie l’entretien, le développement et la circulation des savoirs à travers toute la société et toutes les activités. Lorsque cette communication est atrophiée, c’est toute la politique qui perd son sens, sa force et sa légitimité démocratique, y compris, et peut-être surtout, pour les personnes les plus défavorisées. Si l’ensemble des droits de l’homme constitue une «grammaire» pour toute politique démocratique, le sous-développement des droits culturels et la crainte, spécialement française, à leur endroit, se paie par un déficit démocratique, dont les répercussions se lisent dans tous les domaines. Le culturel est à l’intime de la dignité des personnes, mais aussi du tissu social. Sans le respect des droits culturels, sans le recueil patient de tous les savoirs, les autres droits de l’homme demeurent bien souvent abstraits, quand ils ne servent pas à justifier tout et rien, parfois le pire : le mépris du pauvre.
Patrice Meyer-Bisch, coordonnateur de l’Institut Interdisciplinaire d’Éthique et des Droits de l’Homme, Université de Fribourg (Suisse) et Chaire UNESCO
Sur ces questions, voir aussi les contributions de l’Institut de coopération pour la culture
La Culture, levier du développement économique et social des territoires
EN INTRODUCTION
Dans le secteur des arts et de la culture, l’économie sociale et solidaire fait émerger un espace culturel et artistique d’innovations sociales. Il s’agit d’un secteur composé le plus souvent d’entreprises associatives, mais aussi de coopératives (SCOP, SCIC, CAE*) qui œuvrent pour la construction de lieux citoyens, pour l’accès au savoir et à la culture de tous, pour tous et tout au long de la vie. Ces acteurs revendiquent une économie solidaire où l’échange n’est pas forcément lié à une dimension monétaire. Ancrés sur les territoires, ils participent à un développement économique et social endogène. Plus globalement, ils rappellent combien la culture est un enjeu crucial pour une société en profonde mutation.
L’économie sociale et solidaire développe le plus souvent ses activités culturelles au travers d’associations de taille modeste dans lesquelles, aux côtés des professionnels, les équipes bénévoles sont fortement mobilisées. On y compte de nombreuses initiatives, hybrides dans leur financement et leurs logiques d’actions, en lien avec le territoire et les populations. De façon singulière en Île-de-France, c’est une économie qui côtoie et alimente les industries culturelles et le secteur du tourisme ainsi que les établissements publics (Scènes nationales, Opéras, musées, bibliothèques, etc.).
*SCOP : Société coopérative et participative / SCIC : Société coopérative d’int
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Le livre numérique de l’éditeur au lecteur.
C’est avec plaisir que je relaie ici l’excellente série de notes publiées sur Sisyphe à Elsinor, le blog d’un DAC
Aujourd’hui, l’univers du livre est frappé de plein fouet par le choc de la technologie numérique. Faut-il donc, oui ou non, faire un procès à cette dématérialisation qui transforme en profondeur le statut même du livre ?
Force est de constater que depuis l’apparition de cette révolution numérique, le livre, d’objet qu’il a été jusqu’à présent, tend à se transformer désormais en un service. Telle situation impacte principalement le rôle même du livre mais aussi, par équation, la notion même du droit d’auteur. Cette mutation incite également à transformer, plus ou moins radicalement, les fondements mêmes des métiers des éditeurs, des libraires, des bibliothécaires et, de manière générale aussi, l’ensemble des professions des médiateurs du livre et de la lecture qui assurent la conception, la fabrication du livre, ainsi que la diffusion auprès des lecteurs.
Les lecteurs justement. Il ne faut pas les négliger car leurs pratiques semblent profondément transformées par le passage du papier à l’écran. Une réalité qui fatalement modifie les modalités, les us, et les conditions même de la « lecture ».
Aujourd’hui dans la profession, les polémiques et les postures unilatérales dépourvues de nuances abondent sur ce sujet. Las, les analyses objectives autant que dépassionnées manquent cruellement.
Quelles promesses ou menaces dans la transformation qui est en cours ? Quelles sont les pistes ? Quid des cheminements économiques, industriels, juridiques, culturels à emprunter pour réussir ce virage numérique et éviter l’écueil et le repli dans nos craintes ?
Comment agir par la connaissance et échapper aux anathèmes inutiles autant qu’oiseux ?
Comment dans la profession doit-on œuvrer pour éviter que cette évolution, loin d’être considérée comme une opportunité, ne soit transformée en une catastrophe générale pour de nombreux éditeurs et libraires indépendants ?
Comment encore le livre - papier et numérique - peut et doit continuer à coexister ?
Comment se préparer aux mutations qui nous attendent, selon les rôles : auteurs, lecteurs, concepteurs, fabricants et pouvoirs publics ?
Voici, à suivre, quatre approches à la fois distinctes et convergentes, enclines à nous permettre de forger notre propre opinion au sujet du livre numérique et les problématiques que l’e-Book établit aujourd’hui :
Mais au delà de ces conjectures, la véritable question que nous devons nous poser aujourd’hui n’est pas, n’est plus, celle relative au futur du livre - une question qui me semble déjà devenue obsolète - mais plutôt celle qui concerne la destinée du lecteur de demain.
Ce dernier devra désormais être capable d’évoluer dans un univers dépourvu de frontières définies.
Le Livre Numerique - 2/5. L'approche à la problèmatique éditoriale.
Le Livre Numérique - 3/5. L'approche du binôme : lecteur / lecture.
Le Livre Numérique - 4/5. L'approche de l'industrie du livre.
Contrat sur le lecteur
Les excès de la contractualisation
C’est peu dire que les bibliothèques sont entrées dans l’ère du contrat. En forçant un peu le trait, on pourrait presque dire que tous les projets innovants des bibliothèques ces vingt dernières années ont fait l’objet de la rédaction et de la diffusion d’un document écrit, « charte » ou contrat : charte des collections, charte de l’utilisation des ressources en ligne, charte du service public, charte du bon usage de la médiathèque, charte déontologique du réseau documentaire, charte de l’internet, charte de l’espace public numérique… De surcroît, pour les bibliothèques relevant des services de l’État, toutes ces initiatives sont coiffées du bonnet phrygien de la charte Marianne, «socle commun d’engagements des services publics», complétée à l’occasion de ses dix ans d’un label Marianne, désormais attribué par un organisme certificateur indépendant, lui-même « habilité » par le secrétariat général à la modernisation de l’action publique (SGMAP)1.
Des chartes juridiquement plus agiles mais assurément plus fragiles
Or, à y regarder de plus près, il y a plusieurs raisons qui peuvent motiver l’emploi d’une charte pour formaliser et réglementer l’une des activités de la bibliothèque. Il y a d’abord le cas où le contrat/charte n’est qu’un toilettage pour parer des habits de la modernité un bon vieux règlement intérieur (charte du bon usage de la bibliothèque). Il y a aussi le cas fréquent où une charte garantit les relations entre partenaires et définit leurs droits et devoirs (contrat bibliothèque – écoles, par exemple). Enfin, il y a le cas plus courant où une charte se substitue à un cadre juridique ou réglementaire, pallie son absence quand ce dernier est inexistant ou qu’on ne souhaite pas le mettre en œuvre (...)
© Benoit Tuleu, Bulletin des bibliothèques de France. 2013, t.58 n°4
►RAPPELS
►Ressources
Vertigineux, le Fort Knox de ressources proposées par la nouvelle version du second site du Ministère de la culture « culture.fr »
culture.fr en quelques chiffres
Le site donne notamment accès à :
• 5 millions de documents et 3,7 millions d'images accessibles via le moteur de recherche sémantique «Collections» ;
• plus de 6 millions de données accessibles via le moteur«Généalogie» ;
• une sélection de 4 500 ressources éducatives commentées et classées selon le programme d'enseignement de l'histoire des arts ;
• une programmation annuelle de plus de 2 000 lieux et organismes culturels et de 900 festivals, soit 30 000 événements sur l'ensemble du territoire ;
• 44 bases de données patrimoniales ;
• 900 articles chaque année sur l'actualité culturelle ;
• plus de 5 000 termes ou expressions recommandés par le Journal officiel de la République Française sur FranceTerme ;
• plus de 48 productions multimédias.
► Livres libres de droits, un étal parmi (beaucoup) d’autres
► Une toile de liens relatifs à la lecture, l’édition et la littérature
La toile de la Revue des livres
► 10 dictionnaires thématiques gratuits.
Depuis quelques années, les Editions Larousse se font fort de renforcer la disponibilité gratuite en ligne de dictionnaires et encyclopédies via la rubrique Larousse – Archives.
On y retrouve la grand encyclopédie et 10 éditions dictionnaires thématiques (Larousse agricole ; dictionnaire du Cinéma ; dictionnaire de la Danse ; dictionnaire de l’Economie ; dictionnaire mondiale des Films ; dictionnaire de l’Histoire de France ; dictionnaire de la Littérature ; Larousse médical ; dictionnaire de la Musique ; dictionnaire de la Peinture).
Les Journaux de l’année en accès libre
Plus récemment, Larousse a mis en ligne gratuitement Les Journaux de l’année, une collection qui couvre les évènements du 1er juillet 1966 au 31 décembre 2003 ; archives que l’éditeur définit ainsi : "Une analyse systématique et approfondie des faits et des évolutions dans tous les domaines et dans le monde entier, pour comprendre chaque époque à travers les yeux de ceux qui l’ont vécue."
Cette collection exhaustive de faits archivés est interrogeable par article, évènement ou date via un moteur de recherche interne figurant en haut de page.
Information trouvée sur le site de Jean-Luc Raymond.
Consultant formateur en projets numériques citoyens. Consultant en stratégies numériques (réseaux sociaux...). Chargé de cours Universités (CELSA Paris Sorbonne, Paris Est Marne-la-Vallée...) en Communication Institutionnelle et Sociologie des Médias Informatisés. Social Media & Digital Citizenship consultant, teaching. Twitter : http://twitter.com/jeanlucr- Email :[email protected]
► Bibliothèque(s) en archives
L’enssib s’est associée de manière permanente à l’ABF pour donner un accès gratuit aux archives de la revue.
La durée d’embargo sur un numéro est d’une année, autrement dit, chaque nouveau numéro sera disponible dans la bibliothèque numérique de l’enssib un an après sa publication en version papier.
Accéder au site.
► Les 100 mots de la sociologie, une initiative de la revue Sociologie
Au-delà des oppositions d'écoles et de méthodes, les membres du comité de rédaction de Sociologie ont choisi de définir les 100 mots qui font le coeur de leur discipline, de leur métier, et de leur projet éditorial et scientifique commun. De "classes sociales" à "habitus", d'"intégration" à "paradigme", de "lien social" à "type idéal", ce lexique, publié dans la célèbre collection "Que Sais-Je ?" des Presses universitaires de France, montre combien le regard sociologique est indispensable aujourd'hui au développement de la conscience que les sociétés ont d'elles-mêmes.
Chaque mois, retrouvez un de ces 100 mots de la sociologie ici, dans cette rubrique du site de la revueSociologie !...
Accéder au site Sociologie.revues.org
► Les fiches Repères de l’INJEP
Les fiches Repères constituent une collection de synthèses sur des problématiques de jeunesse. Elles abordent de manière globale divers thèmes tels que la santé, l’accès à l’emploi, les valeurs et les représentations, ou encore, les pratiques culturelles et artistiques. Elles apportent des clés essentielles à la compréhension de la situation actuelle des jeunes. Chaque fiche est enrichie par une bibliographie qui permet d’approfondir l’analyse. Ces fiches seront mises à jour régulièrement.
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Voir aussi les pages :
Sept points clés pour le changement
Création sociale et innovation culturelle.
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Today (31 octobre 2013) 6:05 AM
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Fils d'actualités très vivement conseillés :
La lettre du réseau culture sur Territorial.fr
Le "netvibes" de l'Observatoire des politiques culturelles
Complément d'objet, la page d'actualités du Ministère sur de développement culturel
Les net-actualités sur le site d'Arteca
Le tableau de bord des Think tank (Netvibes)
Le calendrier francophone en sciences humaines et sociales, Calenda
WWW-CD.ORG la veille des arts vivants, politiques publiques de la culture, développement culturel durable, informatique et outils de communication.
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Votre blog a donné lieu à une création de notice bibliographique dans le catalogue de la Bibliothèque nationale de France. Il lui a été attribué un numéro international normalisé (ISSN) :
Titre : La Cité des sens
ISSN : 2270-3586
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