genre: fantastique
année: 1944
durée: 1h10
l'histoire: Amy, la fille de Oliver et Alice, est une petite fille solitaire et silencieuse. Au lieu de jouer avec ses amies, elle fuit la réalité et s'enferme dans ses rêves. Grâce à un anneau magique, elle se lie d'amitié avec Irena, le fantôme de la défunte épouse de son père.
La critique d'Alice In Oliver:
Bien qu'il soit très éloigné de son esprit et de son histoire, La Malédiction des Hommes-Chats, réalisé par Robert Wise et Gunter Von Fritsch en 1944, est la suite de La Féline, le célèbre film d'épouvante de Jacques Tourneur. Suite à l'énorme succès du premier film, les producteurs veulent signer un second volet. Cette fois-ci, Jacques Tourneur n'est plus de la partie.
Robert Wise s'attelle alors à la tâche mais veut réaliser une suite très différente du premier, et avec une tonalité fantastique et plus proche de celle du conte.
Pour l'anecdote, la société de production, la RKO, insista sur l'utilisation des mots "cat people" dans l'intitulé du film, le titre original étant The Curse of the Cat People, le but étant aussi de signifier que ce long-métrage est bel et bien la suite de La Féline.
Au niveau de la distribution, La Malédiction des Hommes-Chats réunit Simone Simon, Ken Smith, Jane Randolph et Elizabeth Russell. On retrouve donc plus ou moins le même casting que dans le premier volet.
Toutefois, il ne faut pas se tromper. Il n'y a pas d'hommes-chats ni de panthères dans cette suite ambitieuse, qui joue davantage la carte du fantastique (comme je l'ai déjà souligné). Ce deuxième chapitre s'inscrit néanmoins dans la continuité de son prédécesseur.
Attention, SPOILERS ! Plusieurs années se sont écoulées depuis la mort d'Irena. Oliver est désormais marié à Alice. De cette union est née une petite fille, Amy. L'enfant, fille unique du couple, éprouve des difficultés à communiquer avec ses petits camarades, et s'invente des histoires pour égayer sa solitude, ce qui n'est pas sans inquiéter son père, qui se souvient encore de la folie qui avait gagné peu à peu Irena, sa première femme.
Hanté par ce souvenir, il pousse sa fille à fréquenter les autres enfants, craignant qu'elle ne sombre dans une sorte de schizophrénie fatale, comme la belle "féline". Malgré les efforts de la petite fille, aucun enfant ne veut jouer avec elle.
Pourtant, un jour, Amy tombe sur la photo d'Irena. Bientôt, elle s'invente un monde imaginaire dans laquelle la défunte apparaît. Ces visions marquent-elles le retour du spectre de la féline ? Ou alors est-ce tout simplement l'imaginaire d'Amy qui lui joue des tours ?
Certes, Jacques Tourneur ne fait pas partie du programme. Pourtant, la mise en scène de Robert Wise n'est pas sans rappeler celle de son modèle, le réalisateur jouant également avec les effets d'ombre et de lumière. Pour le reste, La Malédiction des Hommes-Chats peut s'apparenter à un conte initiatique s'adressant avant tout au public adulte.
Clairement, les tous petits seront probablement décontenancés par ce spectacle assez mélancolique dans l'ensemble, à l'image de la petite fille, qui trouve néanmoins du réconfort auprès de son amie imaginaire.
Dans ce film, il est aussi question d'éducation. Certes, Amy vit dans les meilleures conditions et dans un foyer chaleureux. Toutefois, la petite fille est incomprise par son père. A la longue, Amy risque de sombrer dans certains troubles de la personnalité.
C'est notamment ce que craint son institutrice. D'ailleurs, Robert Wise opacifie son propos via la rencontre d'Amy avec une vieille dame acariâtre, qui a fini par renier sa propre fille. Vous l'avez donc compris: le scénario est beaucoup plus complexe qu'il en a l'air.
Néanmoins, on regrettera certaines longueurs. Dans l'ensemble, il faut bien avouer qu'il ne se passe pas grand chose dans ce film, Robert Wise privilégiant davantage un univers froid et austère, toutefois teinté par les chants de Noël.
Bref, sans être pour autant à la hauteur de La Féline (en même temps, les deux films sont finalement peu comparables), La Malédiction des Hommes-Chats reste une curiosité et un conte fantastique qui mérite d'être découvert.
note: 14/20