LA CITÉ de Stella Gemmell

Par Phooka @Phooka_Book


Editions Bragelonne576 pages25 euros
Illustrateur : Stephen MULCAHEY
Présentation de l'éditeur:


Construite sur des milliers d’années, faite d’une multitude de niveaux, la Cité est aussi vaste qu’ancienne. Au fil des siècles, elle s’est étendue au-delà de ses remparts, menaçant sans cesse les royaumes voisins. Au coeur de la Cité réside le sanguinaire Empereur, dont le visage reste un mystère et que la mort même semble craindre : certains vont jusqu’à douter de son humanité.Une poignée de rebelles espérant mettre fin à ce règne de terreur placent leurs espoirs en un seul homme, dont le nom sonne comme une légende : Shuskara. Celui qui fut autrefois le général favori de l’Empereur. Un homme respecté, capable de provoquer un soulèvement et d’unir la Cité. Mais aussi un criminel trahi, emprisonné et torturé avant de disparaître…
L'avis de Phooka:
Voilà un roman que j'attendais avec impatience. Stella Gemmell, veuve de David, celle qui avait fini avec tant de talent la trilogie Troie. Aucun doute pour moi, elle a la carrure d'un grand écrivain de fantasy et c'est donc avec envie que je me suis jetée sur La cité.

La première partie est tout simplement éblouissante. On y rencontre les habitants des égouts et en particulier un jeune garçon XXX et sa sœur Emly. Ils vivent en permanence dans la boue, dans l'humidité à la recherche de maigre butin et de nourriture. Leur peur, je dirais même leur terreur, ce sont les pluies soudaines qui peuvent abattre sur la cité et faire que des torrents d'eau envahissent les couloirs, les vouant ainsi à une mort certaine. Scénario, malheureusement habituel ...Dans ce monde de nuit et de salissures, ils vont rencontrer un homme qui essayera de veiller sur eux. Un militaire ou plutôt un ancien militaire, visiblement "à la retraite". Leur chemin croisera aussi une femme étrange au nom d'Indaro, une femme qui devrait être dans l'armée. Oui, elle devrait être dans l'armée, car la cité est en guerre perpétuelle contre "les bleus". Depuis si longtemps qu'on en a même oublié pourquoi, comment et quand. Les pertes humaines sont tellement énormes que les femmes sont toutes envoyées au combat. A peine formées, elle y meurent par milliers.Donc un début de roman vraiment passionnant et réussi, mais malheureusement il s'essouffle très vite. Le sujet est bien ciblé et vraiment original. Une cité, si ancienne qu'on ne connaît plus ses origines. Elle a été reconstruite à plusieurs reprises. Un empereur quasi immortel dont personne ne sait rien sauf qu'il vient d'une des grandes "familles" de la cité. De ces familles qui détiennent le pouvoir. Des militaires par milliers qui se battent chaque jour depuis des années, des dizaines d'années. L'ennemi, les bleus, dont personne ne sait rien, sauf qu'il faut les vaincre à tout prix. Il n'y a plus que ça dans la vie des gens: La guerre. Seule et unique raison de ...vivre. Dans ces conditions, des gens essayent de survivre, du mieux qu'ils peuvent. Et puis certains complotent ...Un sujet qui tient la route donc. Et des personnages tout aussi réussis. Comme son talentueux mari, Stella Gemmell sait rendre ses protagonistes hyper attachants. XXX, Emly, Suskhra, Indaro, Kerr, tous sont à leur façon des victimes de la guerre et tous sont terriblement attachants. La meilleure preuve du talent de l'auteur a été pour moi, un personnages qu'elle nous dépeint en trois quart de page, son passé, sa vie, l'amoureuse abandonnée par son départ pour l'armée. Cet homme, on l'aime, en quelques mots. Et en bas de la page ... il est mort! Terminé. Carrément grandiose ...Oui mais voilà, car il y a un énorme MAIS. Que de longueurs, que de désordre! Si j'adore en général le procédé de "flashback" dans un roman pour mieux comprendre la psychologie des personnages, l'abus de ce procédé finit par perdre le lecteur. Et Stella Gemmell en use et abuse. On va dans tous les sens, sans forcément un ordre logique. Il lui faudra plus de 300 pages pour que les héros se "rencontrent" enfin ... Trop long, trop brouillon, ce roman a fini par me lasser. Dommage le sujet en est pourtant plus que réussi, mais en l'état le résultat est trop confus et il ne se passe finalement pas grand chose dans ce premier tome. Plus de 530 pages pour en apprendre si peu, c'est quand même décevant.C'est vrai que le nom" Gemmell" en fait attendre beaucoup, sans doute trop, mais ma déception ne vient pas que de ça, même si sans doute ceci y contribue pour une petite part.La cité est un roman inégal, avec des passages d'anthologie (la première partie est sublime) et de belles réussites qui montrent le talent évident de l'auteur, mais aussi de gros ratages. Un peu plus court et plus "organisé" il aurait pu être carrément un grand roman de fantasy. Tout n'est donc pas perdu. Si l'écriture de Stella Gemmell mûrit un peu par la suite, on peut en attendre de grandes choses.


Merci à Livraddict pour cette découverte.