La prédisposition au syndrome de stress post-traumatique (SSPT) a déjà été liée à la ghréline, une hormone déjà connue pour stimuler l’appétit et favoriser l’adiposité. Cette nouvelle étude, de l’École Mailman de l’Université Columbia confirme le SSPT comme un facteur majeur de risque d’obésité chez les femmes. Les conclusions, publiées dans la revue JAMA Psychiatry, confirment, en effet, que les femmes qui souffrent du SSPT prennent du poids bien plus rapidement.
Les femmes atteintes du SSPT sont donc plus susceptibles d’être en surpoids ou obèses explique cette étude, la première à suivre l’association au fil du temps. Alors qu’une femme sur 9 subira un SSPT, lié à un événement traumatisant à un moment donné de sa vie -et 2 fois plus souvent qu’un homme-, il convient de prendre en compte ce résultat, afin de ne pas ajouter, si possible au problème de santé mentale, le risque de comorbidités de l’obésité comme les maladies cardiovasculaires et le diabète. Ici, les auteurs, en estimant que seule une femme sur 2 subissant un SSPT sera traitée, appellent également à une meilleure prise en compte du SSPT en santé publique, que ce soit en termes de dépistage ou de traitements.
· les femmes de poids normal au départ, ayant développé le SSPT au cours de l’étude présentent un risque accru de 36 % de surpoids par rapport aux femmes qui ont aussi vécu un traumatisme, mais sans développer de stress post-traumatique.
· Cette augmentation du risque de surpoids et d’obésité reste très significative même en cas de niveaux peu élevés de symptômes.
· Et, chez ces femmes, l’IMC augmente bien plus rapidement au fil du temps.
· Cependant, avec la diminution des symptômes du SSPT, le risque de surpoids ou d’obésité est réduit.
Les participantes étant infirmières, des professionnelles rompues au stress et sensibilisée à la santé, les auteurs expliquent, que leurs résultats sont probablement sous-estimés par rapport aux effets qui seraient observés en population générale. Ils précisent également que ce sont les symptômes du SSPT qui entraînent cet effet prise de poids, plutôt que le traumatisme lui-même, car dans l’ensemble le taux de variation de l’IMC est le même pour les femmes qui ont échappé à tout traumatisme ou celles qui en ont subi un mais n’ont pas développé de symptômes.
Le processus biologique derrière cette prise de poids reste mal connu mais les auteurs évoquent une sur-activation des hormones de stress, des perturbations dans le fonctionnement de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS) et dans le système nerveux sympathique, deux « systèmes » impliqués dans la régulation du métabolisme. Le développement de comportements malsains est également évoqué avec le stress et la recherche se poursuit sur l’incitation, en cas de stress, à consommer des aliments gras et sucrés et à réduire sa pratique de l’exercice physique.
Source: JAMA Psychiatry November 20, 2013 doi:10.1001/jamapsychiatry.2013.2798 The Weight of Traumatic Stress A Prospective Study of Posttraumatic Stress Disorder Symptoms and Weight Status in Women