Festival d’Amiens 2013 : «Bobô»

Inês Oliveira est une réalisatrice portugaise. Après un court-métrage et un long-métrage, elle nous livre « Bobô ». Dans ce long-métrage, la réalisatrice met en scène principalement trois actrices dont Paula Garcia, Aissato Indjai et une jeune enfant. « Bobô » n’a pas encore de date de sortie française.

Synopsis : Lisbonne. Deux jeunes femmes unissent leurs forces pour sauver une jeune Guinéenne de l’excision, tout en découvrant leurs propres faiblesses.

Malheureusement pour lui, « Bobô » représente tout ce que je déteste de ce cinéma dit « social ». On prend la misère et les problèmes de certaines nations ou peuples, jusque là rien d’alarmant, pour proposer un film larmoyant et sans véritable point de vue, c’est là que se trouve le hic. « Bobô » possède un fond assez fort avec l’excision presque obligatoire de cette jeune fille à cause de certaines traditions, mais le film va passer cet élément à l’arrière plan. Il se concentre sur la relation assez étrange entre cette femme aisée ayant des problèmes mentaux et cette femme de ménage venant de classes sociales moins aisées. On nous ressert le coup du riche et du pauvre devenant amis, se comprenant et s’aidant l’un et l’autre. Alors c’est très beau mais cela ne fait pas un scénario … Le manque cruel de rythme plombe également le film, déjà pas aidé par son scénario. Une heure et vingt-minutes n’ont jamais paru si longues.

On oubliera très vite le jeu des trois actrices principales, qui sont insipides tout au long du film. On se croirait dans un mauvais téléfilm de France Ô. Même la jeune actrice n’arrive pas à toucher le spectateur … c’est pour dire. Les actrices de « Bobô » ne seront pas les ingrédients secrets dédiés à sauver le film.

Quant à la réalisation d’Inês Oliveira, elle plombe, elle aussi, le film. Si le film n’a pas de rythme, la réalisation n’a pas de dynamique. Ce n’est qu’une succession de plans fixes que l’on verra, nous confortant dans notre sentiment d’assoupissement, qui ne seront jamais justifiés dans l’ensemble du film. Inês Oliveira ne fait strictement rien pour capter l’attention du spectateur, qui s’ennuie durant tout le film. On attend désespérément un rebondissement, des propos intéressants ou des personnages moins caricaturaux … « Bobô » cache son vide par une surenchère de thèmes : l’identité, les névroses psychologiques, les traditions familiales et plus généralement les différences sociales. Cependant, il ne faut pas croire que le spectateur est crédule et ne verra pas qu’aucun de ces sujets n’est traités, et ce rendra compte que ce ne sont que des cache-misères.

« Bobô » est un film social comme on en voit trop … Il lui manque tout, point de vue et originalité technique ou scénaristique, pour convaincre et prétendre à être un bon long-métrage.

Bobô. De Inês Oliveira. Avec Paula Garcia, Aissato Indjai, Luana Quadé, Bia Gomes, Ângelo Torres, Maria João Luís, …

Sortie en France non déterminée.