Cette semaine est sorti, en DVD, Blu-ray et VOD, World War Z, de Marc Forster. Un film à juste titre mal aimé et malmené par la critique. Un blockbuster familial complètement épuré de toute violence qui a fait grand bruit du côté des aficionados de films gores, destiné à plaire au plus grand nombre, sans heurter au passage la sensibilité de quiconque.
Le problème, c’est que World War Z est adapté du bouquin éponyme de Max Brooks. Un livre sombre, original, sauvage… et gore ! Après, il est quand même question d’une invasion de zombies à l’échelle mondiale non ? Normal que ça saigne ! Le film lui, a complètement gommé cet aspect essentiel. Les créatures courent certes très vite, ont de sales gueules, mais jamais elle ne font couler le sang. Comme si leurs victimes étaient asséchées… Les lois du marketing et de l’uniformisation pour un cinéma à la portée de tous sont des plus mystérieuses et surtout impitoyables, et World War Z de s’imposer comme le premier film de zombies light de l’histoire de cinéma…
Pourquoi alors consacrer à nouveau un article à World War Z ? Tout simplement car la version qui sort aujourd’hui en vidéo est agrémentée de 10 minutes supplémentaires. En résulte un nouveau montage qui, si il ne parvient toujours pas à rendre justice à l’excellent roman de Brooks, offre au moins un spectacle un peu plus radical. Pas véritablement de scènes inédites en plus ici, mais plutôt des plans saignants insérés ici ou là. 10 minutes de tronches de morts-vivants purulentes et d’effusions d’hémoglobine. Quand Brad Pitt tabasse une goule au pied de biche, les coups font enfin mal. Pas au point d’un Braindead, faut pas déconner non plus, mais beaucoup plus qu’auparavant.
À l’arrivée, la version longue de World War Z permet au film de se réhabiliter un tout un petit peu et d’intégrer en quelque sorte un peu mieux les codes du genre auquel il est censé appartenir. Malheureusement, pas de miracle à l’horizon : le film est toujours aussi bancal, ridicule et parfois assez con. Son scénario est toujours aux fraises et les meilleurs éléments du livre toujours sacrifiés sur l’autel du politiquement correct.
Disponible depuis le 20 novembre
@ Gilles Rolland